Les équipes de contrôle économique font de leur mieux pour juguler le fléau de la corruption et de la spéculation. Mais, il semble que la conjoncture qui s'y prête, a encouragé les esprits malfaisants qui ne se gênent pas à s'adonner à leur hobby préféré, surtout que les sanctions ne sont pas aussi dure à supporter ou, mieux encore, c'est l'impunité totale qui règne dans le pays. On a longtemps claironné que le « pays est en situation de guerre » et que la spéculation et la corruption sont considérés comme des crimes de guerre, en cette conjoncture spéciale, puisqu'elles s'attaquent à la vie du citoyen qui n'a plus, déjà, les moyens de subvenir à ses besoins, même en situation de « paix ». Les équipes de contrôle économique relevant du ministère du Commerce, ont effectué, entre le 1er et le 7 avril 2020, environ 9737 visites de contrôle qui ont permis de relever 1114 infractions pour non-respect des prix, pratiques de monopole, spéculation sur les produits subventionnés et atteinte à l'intégrité des transactions commerciales. Selon un communiqué publié hier, par le ministère du Commerce, ces opérations de contrôle ont permis de saisir 156 tonnes de semoule, 62 tonnes de farine, 55 tonnes de pâte alimentaire, 63 tonnes de produits fourragers, 11 tonnes de produits alimentaires et 2 tonnes de sucre subventionné. Les équipes de contrôle ont également, saisi 16462 litres d'huile végétale subventionnée, 2480 litres de lait, 3600 œufs, 1 tonne de fruits et légumes, 291 unités de produits paramédicaux, 5400 litres de détergents et 2972 paquets de cigarettes. A l'issue de ces visites, les autorités compétentes ont arrêté deux contrevenants et pris 12 décisions d'interdiction d'approvisionnement en produits subventionnés et 9 décisions de fermeture de locaux commerciaux. Les efforts sont appréciables, avec près de dix mille interventions. Mais, lorsqu'on voit la différence entre l'ampleur des méfaits et les arrestations opérées, on peut considérer que c'est une honte. Et cela peut, aussi, décourager les agents du contrôle économique qui risquent de juger qu'ils sont en train « de faire des trous dans l'eau ». Pour les 1114 infractions commises, pour des millions de dinars, en une semaine, les sanctions se résument en deux arrestations, 9 de fermetures de locaux, et 12 décisions d'interdiction de s'approvisionner en produits subventionnés. Et, qu'a-t-on fait pour dissuader 1091 autres voleurs du pain des démunis ? C'est vraiment ridicule, surtout qu'il fallait frapper, au moins une fois, d'une main de fer. Mais, est-ce vraiment l'intention des pouvoirs publics. Assez de balivernes, la situation se prête pour débarrasser le pays de cette pieuvre malfaisante. Mais, tant que l'impunité règne, on n'est pas sorti de l'auberge et la situation risque d'empirer, encore, davantage.