Lors d'un point de presse tenu, hier , au Palais du gouvernement à la Kasbah, le ministre du commerce, Ridha Lahouel, a assuré qu'il n'y aura pas d'augmentation des prix des produits de base subventionnés au cours de 2015. La rencontre portait sur les cinq mesures urgentes sur lesquelles le ministère du Commerce a décidé d'axer son action pendant les 100 premiers jours de son installation. La première mesure concerne la contribution à la maitrise des prix dans laquelle fait partie l'engagement de ne pas réviser les prix des produits de base subventionnés par le budget de l'Etat. En réponse à la question d'une journaliste sur l'annonce faite par le ministre de l'Industrie concernant une éventuelle augmentation des prix de l'électricité et du gaz qui sont subventionnés et entre dans le cadre des prestations de services, le ministre du Commerce a indiqué qu'il a été décidé que toute décision relative à l'augmentation des prix des divers produits et prestations de services doit être discutée par le Conseil des ministres. Le ministre a insisté, en outre, sur le souci d'intensifier les opérations de contrôle économique pour réprimer les infractions économiques, notant que l'administration ordonnera la fermeture de tout établissement commercial dont le propriétaire se rendra coupable de graves infractions. Il a rappelé la fermeture de 3 établissements à l'Ariana. Cette répression s'appliquera à toutes les pratiques spéculatives. Un arrêté a été publié le 5 mars pour le respect des circuits de distribution et l'interdiction du stockage des produits agricoles et des produits de la pêche à des fins de spéculation. Toujours dans le même ordre d'idées, le ministre a insisté sur l'intention du ministère de recourir à l'importation à chaque fois qu'il est jugé nécessaire afin soit d'assurer l'approvisionnement du marché soit de régulariser les prix. Il a signalé que l'administration a procédé dans ce cadre à l'importation de quantités d'oignons secs et de 20 tonnes de viandes bovines et permis à des opérateurs privés d'importer cinq tonnes de pommes de terre. Le ministre a passé en revue quelques mesures décidées dans le cadre de la maîtrise des prix et déjà annoncées comme la fixation de la marge bénéficiaire à hauteur de 25% pour les prix de vente au public des poissons et la fixation des prix de certains produits comme les oignons secs et les pommes de terre, parallèlement à l'assujettissement des exportations par voie de terre de certains fruits et légumes comme les tomates à une autorisation préalable Le nombre des infractions économiques a dépassé 10 mille sachant que 40% du contrôle économique est centré sur les fruits et légumes. D'autre part, le ministre a indiqué que des élections seront organisées, en 2015, pour le renouvellement des chambres de commerce et d'industrie. Révision de la loi sur la concurrence et les prix L'autre mesure urgente concerne l'adaptation des législations tunisiennes aux engagements internationaux pris par l'Etat tunisien dont fait partie la révision de la loi sur la concurrence et les prix, outre des interventions visant à améliorer le climat des affaires pour le commerce. La révision de la loi sur la concurrence et les prix tend à renforcer les attributions du conseil de la concurrence et la promotion des sanctions contre les pratiques entravant la concurrence parallèlement à la protection du consommateur et la lutte contre les pratiques spéculatives notamment en ce qui concerne les produits libres et le renforcement des attributions des agents du contrôle économique comme la perquisition des espaces après autorisation du procureur de la République, outre l'aggravation des sanctions économiques et la lutte contre le commerce parallèle. C'est pourquoi les spéculateurs ont manifesté, de diverses façons, leur opposition à la révision de la loi sur la concurrence et les prix. Amélioration de la situation de la balance commerciale L'autre mesure urgente concerne la contribution à l'amélioration de la situation de la balance commerciale après la baisse enregistrée au niveau du déficit des échanges commerciaux avec l'extérieur de l'ordre de 18,6% , à la fin du mois de février 2015, grâce à l'augmentation des exportations, y compris les exportations industrielles, outre les exportations agricoles, et au recul des importations. Les exportations ont augmenté de 4,1%, atteignant 4700 millions dinars tandis que les importations ont reculé de 2,6%, atteignant 6256 millions dinars. Le ministre a indiqué que les échanges commerciaux, notamment les exportations, n'ont pas été affectés par l'attaque terroriste contre le musée de Bardo. Entrent également dans ce cadre la rationalisation des importations des biens de consommation qui ont des biens similaires produits en Tunisie. Un arrêté sera publié en vue d'assujettir à une autorisation préalable l'importation de biens ayant fait l'objet de requêtes de la part des producteurs, outre la protection des industries nationales contre l'importation intensive de produits similaires. L'autre mesure urgente et qui complète en quelque sorte la précédente, est le renforcement du positionnement des entreprises tunisiennes dans les plateformes électroniques internationales, positionnement resté faible, selon le ministre. Enfin, la dernière mesure concerne l'amélioration de la situation financière de la société étatique Ellouhoum qui souffre d'un déficit de l'ordre de 9 millions dinars.