La Commission économique pour l'Afrique (CEA) relevant de l'ONU affirme dans un nouveau rapport sur l'impact du Covid 19 que pas moins de 300 000 Africains perdront la vie à cause de la pandémie. Le continent noir enregistrera un ralentissement de la croissance entre 3,2 % à 1,8% dans le meilleur des cas, plongeant près de 27 millions de personnes dans l'extrême pauvreté. L'organisation onusienne qui lance aujourd'hui même et virtuellement son rapport baptisé : « Covid 19 ; protéger les vies et les économies africaines », lance un cri d'alarme et met en garde contre la fermeture totale des PME (petites et moyennes entreprises) africaines en l'absence d'un soutien immédiat. « Afin de protéger et contribuer à la prospérité partagée du continent, 100 milliards de dollars sont nécessaires pour fournir de manière urgente et immédiate un espace budgétaire à tous les pays afin de répondre aux besoins immédiats des filets de sécurité des populations », affirme Vera Songwe, Vice-secrétaire générale de l'ONU et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique dans un communiqué rendu public. Et d'ajouter : « Les coûts économiques de la pandémie ont été plus durs que l'impact direct du COVID19. À travers le continent, toutes les économies souffrent du choc soudain sur les économies. La distanciation physique nécessaire pour contenir la pandémie étouffe et noie l'activité économique », ajoute-t-elle. La Vice-secrétaire générale de l'ONU et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique interpelle la communauté internationale à soutenir le secteur privé en Afrique et lance un appel à la cohésion des économies africaines pour faire face à cette crise sanitaire. « La riposte à la crise doit nous rassembler », dixit- -elle. En Tunisie, l'économie des villes représentent 70% du PIB du pays Par ailleurs, l'organisation onusienne ne cache pas ses craintes pour les grandes villes africaines. A juste titre, la Commission Economique des Nations Unies souligne que : « les villes africaines sont confrontées à des risques considérables en raison de l'arrêt de l'activité économique, des emplois et des revenus » La Commission économique pour l'Afrique, appelle à une prise en compte adéquate de la vulnérabilité des économies des villes rappelant que les villes africaines comptent 600 millions d'habitants et représentent plus de 50% du PIB de la région. Ce taux est encore plus élevé, plus de 70% pour des pays comme le Botswana, l'Ouganda, la Tunisie et le Kenya. Explosion de 100% des prix pour certains produits alimentaires La Commission Economique pour l'Afrique relève également les effets collatéraux de la pandémie sur l'emploi, le commerce et la consommation dans les différentes zones urbaines africaines. « Les secteurs urbains de l'économie qui représentent actuellement 64% du PIB en Afrique seront durement touchés par les effets liés au COVID-19, entraînant des pertes substantielles d'emplois productifs. Les entreprises et les commerces des villes africaines sont très vulnérables aux effets du COVID-19, en particulier les PME qui représentent 80% des emplois en Afrique. Ces risques sont aggravés par une hausse probable du coût de la vie, comme le montrent, par exemple, certains rapports initiaux d'augmentation allant jusqu'à 100% du prix de certains produits alimentaires dans certaines villes africaines. En outre, la consommation et les dépenses urbaines (de produits alimentaires, produits manufacturés, services publics, transport, énergie et services) sont susceptibles de connaître une forte baisse à la lumière des confinements des restrictions réduites liés aux COVID. » A la lumière de ces prévisions et de ces indicateurs au rouge, la CEA propose un soutien spécifique aux gouvernements municipaux pour atténuer et répondre aux effets économiques de COVID-19 et appelle à plus long terme post-Covid à réfléchir sur les moyens à même de parer à la vulnérabilité aiguë des économies des villes.