Au-delà des apparences un peu ternes du moment, la médecine tunisienne a connu des heures de gloire, contribuant, notamment, à la découverte du rôle protecteur du sérum sanguin des convalescents pour le traitement des patients atteints des mêmes maladies. Cette propriété, valable aussi pour le plasma sanguin, à la base de la sérothérapie ou sérum-thérapie, a été mise à profit, de nos jours, pour lutter contre la pandémie du coronavirus, quoique les tests n'aient été pas concluants dans tous les cas. Le mérite de la découverte du rôle protecteur du sérum des convalescents (en particulier dans le typhus et la rougeole) revient au savant tunisien de nationalité française, Charles Nicolle, microbiologiste et médecin de grand talent, Prix Nobel de médecine en 1927 et élève brillant du découvreur des microbes, Louis Pasteur. Le plus grand hôpital de la capitale Tunis porte encore son nom. Directeur de l'Institut Pasteur de Tunis depuis la fondation de cet établissement en 1905 jusqu'à sa mort et son enterrement à Tunis en 1936, Charles Nicolle y fit, entre 1905 et 1914, la découverte de la toxoplasmose (une maladie), du rôle exclusif du pou dans la transmission du typhus qui faisait alors des ravages terribles en Tunisie, et enfin celle du rôle protecteur du sérum des convalescents en particulier dans le typhus et la rougeole. Il reçut en 1927 le prix Nobel de médecine pour sa découverte du rôle du pou dans la transmission du typhus.