Appel à stopper le prélèvement de la contribution sociale de solidarité sur les salaires des travailleurs Le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a estimé, dans son discours du 1er mai, à l'occasion de la célébration de la fête du Travail, que l'épidémie du coronavirus a montré clairement que le secteur public est la soupape de sécurité en temps de crise, tout en soulignant la nécessité d'accélérer la sauvetage des institutions publiques et la préservation de leur pérennité. «La crise du coronavirus a montré que le secteur public est la soupape de sécurité de toutes les sociétés et que la notion de l'Etat n'a aucun sens en l'absence de ce secteur qui constitue une arme efficace en matière de lutte contre la logique du profit et du partage du butin», a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée sur la page Facebook officielle de l'organisation. Et d'ajouter : « A quelque chose, malheur est bon. L'épidémie a permis de restaurer le rôle de l'Etat en tant que chef d'orchestre capable d'assurer la cohérence des diverses partitions. Il convient dès lors de de revaloriser le rôle du secteur public et d'accélérer le sauvetage des institutions publiques selon une approche participative qui garantit leur pérennité et leur caractère public». Rôle destructeur des spéculateurs Le secrétaire général de la centrale syndicale a également indiqué que la crise actuelle a permis à des corps de métier et à des couches socio-professionnelles marginalisées de reprendre de leur superbe, citant notamment le cas du cadre médical et paramédical, des éboueurs, des agriculteurs, des militaires, des agents de l'ordre et des journalistes. L'épidémie du Covid-19 a aussi révélé, selon lui, «le rôle destructeur des spéculateurs, des évadés fiscaux et des corrompus qui continuent à s'enrichir au détriment des pauvres ». Le responsable syndical a d'autre part appelé le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour stopper le prélèvement de la contribution sociale de solidarité (CSS) sur les salaires des travailleurs. «Les salariés ont déjà fait trop de sacrifices et cette contribution est devenue pour eux un fardeau lourd à supporter», a-t-il dit, rappelant que les salariés du secteur public et privé ont déjà don d'une journée de travail pour contribuer aux efforts de lutte contre la pandémie du coronavirus. Sur un autre plan, M. Tabboubi a mis en garde contre l'exploitation de la crise actuelle pour faire passer des réformes impopulaires et prendre des mesures douloureuses et injustes en cette période critique. Emergences des disparités sociales Il a précisé, dans ce contexte, que l'épidémie du coronavirus a dévoilé la faiblesse du système capitaliste et émergé les disparités et les injustices sociales. « Il n'est plus permis que des dizaines de milliers de travailleurs continuent à percevoir des salaires inférieurs au salaire minium et que des dizaines de milliers de retraités soient privés de leurs droits et continuent à avoir des pensions inférieures aux pensions de vieillesse malgré l'accord conclu avec l'ancien gouvernement pour réguler cette situation», a-t-il martelé. L'homme fort de l'UGTT a par ailleurs souligné la nécessité de mettre en application les accords signés avec le patronat, notamment ceux relatifs au versement des salaires dans le secteur privé qui a été, le couronnement du travail de la commission chargée du suivi de la situation dans le secteur privé pour mettre des critères et soutenir les entreprises en difficulté afin de garantir le salaire des employés ainsi que les accords conclus dans le secteur du tourisme et des agences de voyages. «Il convient de mettre en application les accords conclus en respect des principes du dialogue social et pour préserver la stabilité du pays», a-t-il prévenu, dénonçant au passage les licenciements abusifs et la reprise des activités sans la garantie des moyens de protection aux travailleurs dans certaines entreprises.