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Crise sociale et économique : L'Ugtt monte au créneau Commémoration du 65e anniversaire de l'assassinat du leader syndicaliste, le martyr Farhat Hached (5 décembre 1952)
Noureddine Taboubi : «Sept ans après la révolution, le pays n'a pas changé son modèle de développement qui a prouvé son échec et qui a aggravé le chômage et les inégalités sociales» L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a célébré, hier, à la place Mohamed-Ali, la commémoration du 65e anniversaire de l'assassinat du leader Farhat Hached où se sont rassemblés les militants de l'Ugtt venus en très grand nombre de toutes les régions du pays. L'occasion pour la centrale syndicale de sonner l'alerte et mettre en garde le gouvernement face à l'exacerbation du chômage, l'augmentation des prix, la spéculation et la contrebande L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) a célébré, hier, à la place Mohamed-Ali, la commémoration du 65e anniversaire de l'assassinat du leader Farhat Hached où se sont rassemblés les militants de l'Uggt venus en très grand nombre de toutes les régions du pays. Le secrétaire général de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, a prononcé un discours dans lequel il a rappelé que la dernière rencontre avec les membres du gouvernement, en présence de Youssef Chahed, a abouti à la conclusion de plusieurs accords visant à consolider la stabilité dans le pays et rétablir la confiance entre les partenaires sociaux. L'Ugtt appuie les efforts de la lutte contre le terrorisme et la contrebande et soutient nos forces militaires et sécuritaires dans le pays dans ce contexte, a-t-il ajouté. Noureddine Taboubi a indiqué que le nouveau modèle de développement qui conférerait à l'Etat le rôle d'initiateur, de régulateur et de contrôleur, doit être basé sur la complémentarité entre les secteurs public, privé et solidaire. «Sept ans après la révolution, le pays n'a pas changé son modèle de développement qui a prouvé son échec et qui a renforcé le chômage et les inégalités sociales», a-t-il dit. Il a estimé que les travailleurs demeurent la catégorie la plus affectée par les crises qui ont secoué le pays avant et après la révolution et qu'il est grand temps, selon lui, que chaque partie assume ses responsabilités afin que le salarié ne demeure pas, le seul, à subir les conséquences de la crise économique du pays. Il est de notre devoir d'appeler à un audit des exonérations fiscales, douanières et sociales pour vérifier leur conformité avec les contributions des bénéficiaires de ces avantages», a-t-il indiqué, appelant, dans ce contexte, toutes les parties à payer leurs impôts et à dénoncer l'évasion fiscale. Taboubi a, par ailleurs, appelé à soutenir les efforts nationaux visant à sauver les caisses sociales et à réhabiliter l'école et la santé publiques qui souffrent d'un manque flagrant de ressources humaines et d'équipements. Une marche s'est dirigée, par la suite, vers le mausolée du leader national Farhat Hached où une gerbe de fleurs a été déposée. L'assistance a récité la fatiha à la mémoire du martyr. Cette cérémonie a été marquée par la présence du fils du leader national, Noureddine Hached, ainsi que des deux anciens SG de l'organisation Houcine Abassi et Abdessalam Jrad, et plusieurs hauts responsables du gouvernement. Noureddine Taboubi a prononcé, à cette occasion, un discours dans lequel il a rendu hommage au martyr Farhat Hached. Dans une brève déclaration au journal La Presse, Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l'Ugtt, a exposé la situation difficile par laquelle passe le pays. Il a pointé du doigt la cherté de la vie et l'aggravation de la crise économique, ce qui est de nature à accroître les tensions sociales. Les régions sont encore marginalisées et manquent de développement malgré les promesses du gouvernement. Ceci pourrait mener à l'explosion à tout moment, comme cela a été le cas à El-Kamour, a-t-il mis en garde. Sami Tahri a rappelé que l'Ugtt a présenté des solutions au gouvernement pour désamorcer la crise surtout sur le plan du développement et c'est au gouvernement d'agir pour rentabiliser l'investissement dans le pays avec l'aide du secteur privé. De son côté, le secrétaire général de l'Union régionale du travail de Tunis, Farouk Ayari, a déclaré que le taux élevé du chômage, l'augmentation des prix à la consommation, la spéculation, la contrebande, sont parmi les facteurs qui ont poussé l'Ugtt à sonner l'alerte et mettre en garde le gouvernement quant aux risques d'explosion dans le pays, ce qui est susceptible de compromettre la stabilité. Il a évoqué la situation sociale très difficile dans laquelle le pays s'est empêtré. C'est à l'organisation syndicale, qui est très proche des citoyens, qu'incombe le rôle d'alerter le gouvernement, et non d'exercer une pression sur ce dernier, a-t-il tenu à souligner. Cependant, il faut aussi que chacun assume ses responsabilités. Comme l'a déclaré le secrétaire général, Noureddine Taboubi, l'Union des travailleurs a toujours été ouverte au dialogue et c'est là où devrait résider la solution de nos problèmes. Toutes les parties doivent se rencontrer et dialoguer autour d'une même table pour éviter tout risque d'explosion dans le pays, a-t-il conclu.