Une situation épidémiologique contrôlée, mais l'évaluation réelle commencera le 18 mai 2020. C'est ce qu'Asma Séhiri, porte-parole du gouvernement, a annoncé quant à l'évaluation scientifique du confinement ciblé. Yves Souteyrand, représentant de l'organisation mondiale de la santé (OMS), prévoit pour sa part que c'est à partir du 20 du mois en cours, que la Tunisie pourra évaluer la situation pour se prononcer sur les éventuels risques d'une deuxième vague de l'épidémie. Deux jours de plus par rapport à la date annoncée par la porte-parole du gouvernement. Entretemps, Abdellatif El Makki, ministre de la Santé, multiplie ses apparitions médiatiques. Se félicitant de voir la Tunisie n'enregistrer aucun nouveau cas, deux jours successifs, il appelle encore à la vigilance, au port obligatoire des masques et à la distanciation physique. Pour lui, c'est à travers ces gestes barrières, que la Tunisie évitera le risque d'une deuxième vague de contamination. Ces mesures seront-elles respectées? Journal « Le Temps », essaye d'y répondre à travers une tournée dans quelques endroits différents de Tunis. Marché Central, marché sidi Bahri ; trop d'encombrement Souvent encombré, le marché central de Tunis est fermé pour une période assez courte. Sa réouverture n'a pas tardé. Elle a fait d'ailleurs l'objet d'une vaste compagne de communication de la part de la municipalité de Tunis. Une compagne qui a commencé par la distribution des masques ainsi que l'installation des distributeurs du gel désinfectant. La mairesse de Tunis a annoncé, également, qu'elle a mis en place un système pour gérer les points d'accès et des sorties du marché, afin d'éviter tout encombrement. Dix jours après, tout ce dispositif est jeté ou oubliette. Le marché central connu pour être très fréquenté ne dispose qu'un seul point d'accès qui sert même un point de sortie pour les gens. En d'autres termes, les portes du marché sont fermées à l'exception d'une seule porte qui assure l'entrée et la sortie des visiteurs. Les distributeurs du gel sont vides. Un simple tour au marché montre que seulement une partie des gens porte les masques, même les vendeurs et les travailleurs ne respectent ni le port du masque ni la distanciation physique. La situation est vraisemblable à une ambiance ramadanesque des années antérieures au marché centrale. Même constat observé au marché Sidi Bahri, marché fidèle à sa réputation. Situé en plein centre-ville, ce marché est encombré. La distanciation physique n'est pas respectée. Le port du masque, pourtant consigne obligatoire, n'est également pas respecté. Le marché est de plus en plus fréquenté avec la réouverture des commerces de la friperie ; une branche en pleine croissance en Tunisie. La distanciation sociale est de moins en moins respectée. Une tournée au sein du marché était impossible, vu le flux des personnes fréquentant le marché.