Israël pourra-t-il annexer des pans de la Cisjordanie à partir du mois de juillet ? La mesure est évoquée dans l'accord de gouvernement signé entre Benyamin Netanyahu et Benny Gantz. Elle s'appuie sur le plan présenté par Donald Trump en janvier dernier pour tenter de mettre un terme au conflit israélo-palestinien. Mais les mises en garde se multiplient. Ce vendredi, le roi de Jordanie a prévenu d'un possible « conflit ». Et même l'allié américain d'Israël semble prendre ses distances. Pour le roi Abdallah de Jordanie, le postulat de départ est clair : « La solution à deux Etats est la seule façon d'avancer ». Or, précise le souverain dans une interview accordée au magazine allemand Der Spiegel , une annexion par Israël de plusieurs pans de la Cisjordanie conduirait inévitablement à une solution à un Etat et ainsi à « plus de chaos et plus d'extrémisme dans la région ». Mais sa mise en garde au gouvernement israélien est encore beaucoup plus directe. Une annexion entraînerait « un conflit massif » avec la Jordanie, prévient-il, alors que son pays est l'un des deux Etats arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël. Et tout en affirmant « ne pas vouloir faire de menaces », il dit « envisager » dénoncer l'accord signé avec son voisin. Sur ce projet d'annexion, Israël n'a pour l'instant reçu le soutien public d'aucun pays. Même les Etats-Unis, qui ont élaboré le plan sur lequel s'appuie Benyamin Netanyahu, n'ont pas donné de « feu vert » à l'annexion. Le département d'Etat a affirmé vouloir « ramener toutes les parties à la table des négociations sur la base du plan de paix ». Une déclaration qui ne va pas dans le sens d'une annexion dès le mois de juillet.