Le Temps-Agences - Le président Barack Obama et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu devaient se retrouver hier à la Maison Blanche pour tenter de tourner la page des tensions de ces derniers mois entre les deux pays, et amorcer des négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens. La semaine dernière, l'entourage du président américain s'est montré optimiste, assurant que les allers-retours entre les deux parties de l'envoyé spécial des Etats-Unis au Proche-Orient, George Mitchell, avaient porté leurs fruits et que "le fossé s'était réduit". "Nous pensons qu'il y a des opportunités pour réduire les divergences, et aider les deux parties à avancer vers des négociations directes", a souligné Daniel Shapiro, spécialiste du Proche-Orient à la Maison Blanche. Le président américain a d'ailleurs reçu ces dernières semaines les acteurs-clé du processus de paix, notamment son homologue palestinien Mahmoud Abbas et le roi Abdallah d'Arabie saoudite. La rencontre d'hier, qui était prévue à 17h00 HT, est la cinquième entre Barack Obama et Benyamin Netanyahu. Le Premier ministre israélien avait dû annuler le rendez-vous du 1er juin après le raid meurtrier de l'armée israélienne contre une flottille d'aide humanitaire à destination de la Bande de Gaza. Cet incident avait accentué la pression exercée par Washington sur l'Etat hébreu pour qu'il fasse un geste envers les Palestiniens. Le président Obama avait alors qualifié l'affaire d'"intolérable". Les relations avec l'administration américaine étaient déjà fragilisées par l'annonce-surprise en mars dernier, lors de la visite du vice-président américain Joe Biden en Israël, de la poursuite des colonisations en Cisjordanie. Or les Palestiniens posent comme condition impérative le gel de la colonisation, notamment à Al Qods-Est, ce que Benyamin Netanyahu refuse. Ce point reste le principal obstacle à la reprise des pourparlers, rompus depuis décembre 2008. Des négociations indirectes ont repris en mai, sous l'égide de Washington. Des premiers signes d'assouplissement israélien ont été perçus avec l'allégement du blocus de la Bande de Gaza, bien qu'un certain nombre de produits, dont la liste a été publiée lundi, restaient interdits par crainte qu'ils soient utilisés comme armes par le Hamas. Dimanche, Benyamin Netanyahu a une nouvelle fois rappelé qu'Israël voulait des négociations directes, estimant qu'il n'y avait "pas d'alternative". "Quiconque veut la paix doit avoir des discussions directes pour la paix. J'espère que ce sera l'un des résultats de ma visite à Washington", a-t-il déclaré en ouverture de la réunion hebdomadaire de son cabinet. Barack Obama a pour sa part répété la position américaine, à savoir qu'Israël accepte la fin de la colonisation et que les Palestiniens améliorent la sécurité et cessent «l'incitation à la haine» envers l'Etat hébreu. Netanyahu et Obama devraient par ailleurs évoquer le dossier épineux du nucléaire iranien et les sanctions adoptées la semaine dernière par les Etats-Unis, dans la foulée de celles votées au Conseil de sécurité des Nations unies. -------------------------- Construction de colonies en Cisjordanie Un cinquième des terrains est confisqué à des Palestiniens Le Temps-Agences - Un cinquième des parcelles sur lesquelles ont été construites les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée sont des terrains privés appartenant à des Palestiniens, selon un rapport publié hier par l'organisation israélienne pour les droits de l'Homme B'Tselem. Ce rapport est diffusé alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait rencontrer hier à la Maison Blanche le président Barack Obama. "21% des parcelles sur lesquelles ont été construites 121 implantations et une centaine d'avant-postes en Cisjordanie sont des terrains qu'Israël reconnaît comme étant des propriétés privées palestiniennes", écrit l'ONG. "Les principales méthodes qu'Israël utilise sont la réquisition du terrain pour des nécessités militaires, sa déclaration ou son enregistrement comme terrain de l'Etat, et l'expropriation pour des besoins publics", explique B'Tselem. Le texte souligne que quelque 300.000 Israéliens vivent actuellement dans les colonies en Cisjordanie, et environ 200.000 autres dans le secteur oriental d'Al Qods conquis et annexé par Israël en juin 1967. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, qui considère Al Qods-est comme un territoire occupé.