Discours politiques nauséabonds, violences verbales, menaces de mort, procès à n'en plus finir, blocages, dialogues de sourds et on en passe… quelles autres surprises nous prépare cette assemblée des représentants du peuple (ARP), unique du genre, dans l'histoire de la Tunisie ? Certes, la démocratie nous a offert la liberté d'expression, de pensée, de croyance et d'autres, mais, elle n'a pas prévu, dans son lexique le langage des charretiers, de la part de certains corrompus qui se sont trouvé des sièges dans cette ARP de tous les malheurs. Des corrompus et même des malfrats condamnés par la justice, il en existe dans l'Hémicycle, et il suffit d'en référer aux déclarations de Mabrouk Korchid, un ancien ministre qui en « connait au moins deux » dont il n'a pas voulu dévoiler le nom, alors que c'est silence et boule de gomme de la part de la justice et de la direction de l'Assemblée. Cette dernière ne doit pas accepter, en principe, que des malfrats côtoient des « élus honnêtes » censés défendre la veuve et l'orphelin et légiférer pour le redécollage économique du pays. Le langage ordurier et violent de certains députés connus par leur extrémisme a encouragé « certaines brebis égarées » à proférer des menaces de mort –Hé, oui, de mort !- contre ceux qui ne suivent pas le même chemin qu'eux. Une bonne action de faite Des menaces de mort ont été proférées contre certains députés, en particulier Abir Moussi qui est comme une épine dans le pied des Rached Ghannouchi et consorts, ainsi que Zouhaier Maghzaoui, pour les intimider. Mais, pour cette fois, le verre a débordé et les forces sécuritaires ont été obligées d'agir, pour limiter les dégâts et arrêter le cercle infernal. Le mouvement Echaâb a indiqué, dimanche, dans un communiqué que le ministre de l'Intérieur Hichem Méchichi a informé le secrétaire général du mouvement Zouhaier Maghzaoui que l'individu qui avait menacé de l'assassiner a été arrêté. Echaâb exprime ses remerciements au ministre de l'Intérieur et à l'appareil sécuritaire pour leur réactivité et leurs efforts, précisant que le parti procèdera lundi à la finalisation des procédures pour le traitement judiciaire de l'affaire, ajoute la même source. Le secrétaire général d'Echaâb, Zouhaier Maghzaoui avait annoncé le 7 avril 2020 avoir été informé par le ministère de l'Intérieur de menaces sérieuses d'assassinat le visant. Maghzaoui bénéficie d'une protection personnelle depuis le 26 mars 2014 après avoir été informé qu'il était menacé d'assassinat par un groupe terroriste. De plus amples informations n'ont pu être obtenues du service de presse du ministère de l'Intérieur. Ce dossier étant traité en coordination avec le ministère public qui doit être consulté avant toute révélation des faits, explique-t-on. Sévir à la source Tirant la sonnette d'alarme, le parti Al Massar a fait part dimanche de sa grande préoccupation face à la montée de la violence dans les discours politiques, regrettant les incidents survenus récemment au sein du Parlement et sur les réseaux sociaux, surtout de certaines pages sponsorisées dont l'origine n'est plus un secret pour personne. Des hommes politiques, parlementaires, journalistes et syndicalistes sont victimes de la montée aveugle d'une violence verbale, a dénoncé le parti dans un communiqué à l'issue de sa réunion samedi par vidéoconférence. Le parti a condamné avec fermeté le comportement d'un député qui s'est attaqué, gratuitement, à la centrale syndicale (UGTT) et au président de la République, en allusion à l'élu Seifeddine Makhlouf de la Coalition al Karama. Ce dernier n'a pas pris de gants pour traiter le chroniqueur Haythem El Mekki de « chien », en direct sur le plateau d'une chaîne de télévision. Avec le silence complice du président de l'ARP, Rached Ghannouchi qui ne cherche qu'à assoir son pouvoir et renforcer sa mainmise, la déliquescence de l'Etat et le silence des pouvoirs publics, surtout le procureur de la République dont le rôle est de mettre fin à pareils comportement, on risque de courir vers le désastre, surtout que certaines forces occultes sont aux aguets pour exécuter des forfaits qui nous feront mordre nos doigts. Et le seul remède est de sévir à la source, pour couper les racines du mal.