Sobrement intitulé "Adhan", le nouvel album de Ghalia Ben Ali est une incursion dans le monde de la musique mystique. Sorti le 15 mai, cet album est le fruit d'une collaboration avec Romina Lischka et Vincent Noiret. Une nouvelle balise pour l'auteure de "Roméo et Leila" et "Wild Harissa". Ghalia Benali baigne dans la musique et l'interculturalité. Après avoir éclaboussé de sa classe plusieurs films dont "Fatwa" de Mahmoud Ben Mahmoud, "A peine j'ouvre les yeux" de Leyla Bouzid ou "La Saison des hommes" de Moufida Tlatli, voici Ghalia Benali qui revient à ses premières amours. Depuis 2001 et "Wild Harissa", cette artiste a réalisé de nombreuses oeuvres qui tournent autour d'un triple projet. D'abord, l'interculturalité et les métissages comme dans "Nada", un album où fusionnent les traditions indienne et arabe. Ensuite, la profondeur de l'héritage arabe avec ses reprises d'Om Kalthoum et sa relecture de Mejnoun Leila. Enfin, les recherches ouvrant des pistes vers l'univers de la mystique ou celui de la musique classique. Entre classique européen et mystique arabe Née à Bruxelles et ayant vécu dans la région de Matmata, sur les traces du père, Benali est de cette étoffe précieuse, celle qui conjugue les cultures, les savoirs et les traditions vocales. Sorti le 15 mai sous label Euga Libra, son nouvel album est intitulé "Appel à la prière". Entre classique européen et inspirations mystiques arabes, la musicienne livre une oeuvre en treize pièces dont les titres semblent s'interpeller par-delà les cultures. Jugez-en: "Nouh al Hammam" cohabite sur les mêmes sillons que "Les Folies d'Espagne" tout comme "Mossabeb el asbab" voisine avec "Le Carillon de Passy". Tout un programme pour cet album qui oscille entre envolées spirituelles et musique de chambre! Ouvert avec une pièce intitulée "Tounes", ce nouvel album est un authentique bouillon de cultures qui totalise plus d'une heure de musique. C'est la voix de Ghalia Benali qui donne son cachet à cet album. Une voix qui sait être tour à tour puissante et chuchotante, tendre ou extatique. Une voix qui à elle seule résume le parcours de cette artiste qui sait évoluer à la confluence de plusieurs registres, adaptant l'un à l'autre et obtenant ainsi des synthèses surprenantes. L'été dernier, Ghalia a ébloui le public du festival de Carthage avec ses capacités vocales et les multiples influences qui traversent sa musique. De plus, elle avait permis au public de découvrir son "Roméo et Leila II" dans lequel elle excelle au plein sens du terme. Avec Vincent Noiret à la basse et un orchestre qui comprend aussi bien cello et guitare que percussions et oud, Ghalia a placé la barre très haut. Là voici qui revient avec "Adhan", ce nouvel album d'une facture inattendue et sur lequel nous reviendrons prochainement. Avec ce neuvième album, les auditeurs de Ghalia découvriront un univers absolument surprenant et des textes d'une grande beauté signés par les poètes égyptiens Imed Fouad, Ahmed Rachouan ou Aladin Agha. Entre Orient et Occident, Ghalia Benali chante des mots mystiques d'Islam sur des musiques de la haute tradition européenne. Un alliage entre métissages novateurs et subtilités pour oreilles initiées!