Des commerçants (de prêt à porter et de chaussures principalement) sont autorisés à ouvrir la nuit depuis 18 mai, jusqu'à la fin du mois de Ramadan. Couvre-feu oblige, ils doivent par contre fermer boutique à 23H. D'après le ministère de commerce, l'ouverture de ces boutiques permettra, d'une part aux commerçants d'avoir plus de marge de travail et d'autre part pour les citoyens d'acquérir dont ils ont besoins pour fêter l'Aïd. Un simple tout au centre-ville permet de constater que la plupart des boutiques sont presque désertées lors de la première nuit après l'ouverture des commerces. « 3 heures de travails, la nuit. C'est trop peu de temps. On ouvre à 8h du soir. On est obligé de fermer boutique à 23h. Une demi-heure avant, les rues sont désertées. Les gens sont obligés de rentrer avant 23h », explique R.K un commerçant installé à Tunis, plus précisément à Lafayette. Pour lui, ainsi que d'autres commerçants, cette permission de réouverture la nuit est assez tardive. « On pensait ouvrir avant la date de 18 mai. L'avènement de l'Aïd, est une opportunité pour nous. Mais, avec la situation actuelle, on a très peu de clients. Faute de transport public, nous sommes parfois contraints de livrer nos marchandises aux clients. Une nouvelle approche, mai qui engendre un coût supplémentaire », précise Anis, vendeur dans une boutique au centre-ville de Tunis. Pour lui et ses collègues, la première nuit se caractérise par une reprise assez timide. Les boutiques sont presque désertées. La décision du ministère des Affaires sociales leurs autorisant le travail, le soir et le week-end, leurs paraît bizarre. « Ni le timing, ni les horaires de travail sont convenables pour notre commerce. D'autant plus que les citoyens font leurs courses tout au long de la journée », précise Mohamed, gérant d'une boutique de chaussures à Tunis. Ce jeune vendeur, évoque également la concurrence de la friperie. Pour lui, les gens s'orientent de plus en plus vers la friperie. Vive La friperie Ils n'ont pas attendu la date du 11 mai pour ouvrir, de nouveau, leurs boutiques ou encore pour reprendre leurs activités. Aux souks, chez leurs boutiques ou encore sous forme du commerce ambulant, les commerçants de fripe sont partout. Ces bazars à ciel ouvert attirent au moins 90% des Tunisiens d'après les données communiqués par l'Institut National de la Consommation. « Avec une offre variée et des prix de plus en plus chers mais demeurant très attractifs, le commerce de la friperie séduit les Tunisiens », explique Wael, jeune commerçant au marché Sidi-Al Bahri. Pour lui, même l'incendie survenu au marché Al-Hafsia, n'a pas empêché les gens à y retourner. « Le lendemain, le marché est comme auparavant fréquenté », explique-t-il. Avec la cherté des produis neufs, la fripe demeure une alternative assez séduisante. A vrai dire, le marché tunisien consomme annuellement 80 mille tonnes de vêtements usagers. Il emplois au moins 200 000 personnes à travers le pays. D'après le groupement professionnel des vêtements usagés, le secteur dénombre 54 usines et réalise un chiffre d'affaires d'environ 300 millions de dinars. Et pourtant, il est et demeure très mal régi par une législation qui date de 2005.