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Fin d'une belle histoire d'amour ?
Le tunisien et la fripe
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 10 - 2016

Si le nouveau projet de loi est adopté, certains articles d'occasion (sacs à main, chaussures et jouets) seront interdits de vente sur le marché local . Et pour cause: il faut appliquer la loi et organiser le secteur.
Alors que cette mauvaise nouvelle a suscité la colère, voire la tristesse chez les férus de la fripe, les commerçants et les propriétaires de boutique de fripe ne semblent pas trop affectés par la nouvelle. Et pour cause : ils ne la prennent pas très au sérieux..
Il était 16h00, dans l'une des boutiques de fripe de luxe, située dans un quartier «chic», de la banlieue nord. Venue pour acheter des chaussures de sport pour son fils âgé de 7 ans, une jeune femme balaie du regard les stands sur lesquels sont alignées des dizaines de paires de chaussures, de mocassins et de baskets rangées en ordre. Mais, déçue, elle n'a pas réussi à dénicher la perle rare ! Elle s'adresse aussitôt à Selim, le jeune propriétaire de la boutique, et se renseigne sur la date du prochain arrivage des chaussures pour enfants. Dans trois jours au maximum, lui répond Sélim. «Oui, ici on vend tout, des sacs, des chaussures de marque mais aussi de jolies fringues pour les femmes», réplique le vendeur, un jeune qui exerce le métier depuis plus d'une année, et qui ne voit pas l'intérêt d'appliquer la loi interdisant l'importation de ces produits. Au contraire, cela peut influer sur l'affluence de sa clientèle si jamais cette loi est appliquée. «Enfin, j'ai des clientes fidèles qui viennent tous les jours acheter de jolies fringues, pour elles, pour leurs enfants et même pour leurs maris. Certes, le pouvoir d'achat des Tunisiens a beaucoup baissé à cause de la crise économique, mais ils préfèrent toujours dépenser de l'argent pour des produits de bonne qualité, à prix cassé. Et ici, ils trouvent tout ce dont ils ont besoin. Ils sont satisfaits du rapport qualité-prix», ajoute-t-il.
Rapport qualité/prix imbattable
Entre-temps, Saïda, une fonctionnaire âgée d'une quarantaine d'années, fait son entrée dans la boutique. C'est une habituée qui vient presque toutes les semaines pour dénicher des vêtements originaux, et trouver la perle rare. «Ce qui me procure beaucoup de bonheur» raconte cette dame, le sourire aux lèvres. Elle connaît bien les dates des nouveaux arrivages des vêtements hyper tendance et elle sait qu'elle peut trouver ici de belles robes et chemises qui lui vont à merveille. «Je suis venue chercher des chaussures de sport, des escarpins avant que leur importation ne soit interdite, explique-t-elle. Quant aux prix, ils sont raisonnables, vu la qualité des articles !» .
Toujours dans le même quartier, pas très loin, une nouvelle boutique de fripe, qui vient d'ouvrir, enregistre déjà une grande affluence. Le gérant de la boutique, taciturne, s'est contenté juste de signaler que le secteur de la friperie n'est pas assez organisé et qu'il faut accorder des autorisations aux commerçants qui vendent au détail, précisant par la même occasion que le tunisien sera la première victime, si jamais cette loi est appliquée. «Entre le tunisien et la fripe, c'est une histoire d'amour éternelle. Les tunisiens boudent les boutiques de prêt-à-porter, parce qu'ici, ils trouvent des articles dont le coût est raisonnable». Dans cette même boutique, sont proposés à la vente de nombreux produits : draps, rideaux, housses... mais également des vêtements pour hommes, femmes et enfants. Après une petite quinzaine de minutes, un couple se décide enfin pour des couvre-lits pour enfants. «Un couvre-lit à 10 dinars et une serviette à seulement 5 dinars, et de plus, de bonne qualité et un beau design ! C'est génial», s'exclame la femme, avant de quitter la boutique avec son mari.
Dans une autre boutique de fripe aménagée sur deux étages, Mohammed accueille ses clients fidèles avec le sourire et répond à leurs questions. Les chaussures se vendent à partir de 40 dinars et le prix est légèrement négociable. Toutes les robes accrochées à des cintres sont écoulées à 15 dinars, ce qui est un prix fixe, insiste le fripier qui refuse de négocier le coût de certains articles. Ouvert à la discussion, il nous explique, en bref, le fonctionnement du secteur. «Les commerçants se rendent au port pour recevoir leur "cadra" (jargon approprié à la friperie). Là, on s'attend à tout trouver : fringues pêle-mêle.... et c'est à partir de ce moment que le tri commence. Dans notre boutique, on procède à une sélection. Les meilleurs produits seront accrochés sur des cintres alors que les autres articles seront exposés sur des tables, commercialisés à un prix moins cher. En ce qui concerne le projet de loi, je ne prends pas cela au sérieux».
Rencontrée sur place, Rahma, étudiante, est à la recherche d'une petite robe de soirée et des escarpins de marque pour le mariage de sa cousine. En lui posant la question sur le nouveau projet de loi, elle a affirmé que ce dernier ne devrait concerner que l'interdiction de l'importation des jouets parce qu'ils représentent un réel danger pour les enfants.


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