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On traine les gens dans la boue sans aucun égard pour leur dignité
Publié dans Le Temps le 28 - 05 - 2020

Je suis prêt à tout pour recouvrer mes droits et pour passer devant la justice pour qu'elle tranche
Ils sont 21 cadres douaniers dont les noms ont été signifiés sur la liste de la honte. Mis à la retraite d'office, par décision du ministre des Finances, sans qu'on leur signifie les raisons de ce limogeage voilé, ces cadres n'ont pas accepté de bon cœur d'être virés de si méchante manière.
Pour le général Tahar Ellafi qui se prévaut de 32 ans de carrière dans le domaine, il est « indigne de trainer des gens dans la boue, sans aucun égard pour leur dignité », surtout que, jusqu'au jour de l'interview, ils n'ont reçu aucune correspondance officielle. Ce coup de boutoir n'est pas le premier à être asséné aux services douaniers.
M. Ellafi nous a ouvert son cœur avec toute l'émotion imaginable, dans l'entretien qu'il nous a accordé.
Entretien conduit par Faouzi SNOUSSI
. LE TEMPS : Dans quelles conditions a été publiée la liste des 21 cadres douaniers écartés et mis à la retraite d'office dont vous faites partie ?
M. Tahar ELLAFI : Cela s'est passé le 13 mai. Ce jour-là, j'ai fait mon travail comme d'habitude, durant tout l'horaire de service, jusqu'à 14H30, conformément aux directives relatives au confinement général. J'ai tenu des réunions avec mes subordonnées pour les inciter à s'organiser pour remplir leur mission, comme d'habitude.
Vers 16H00 à 16H30, j'ai reçu une communication téléphonique de la salle d'opération m'informant qu'une liste de 21 personnes leur est parvenu dont je fais partie, avec la décision de notre mise à la retraite d'office, sans aucune autre explication.
Pire encore, des connaissances m'avaient téléphoné le soir de la même journée pour me dire que cette liste circule sur les réseaux sociaux et pour m'interroger sur les raisons de l'existence de mon nom sur cette liste. Et jusqu'à la date d'aujourd'hui, on ne nous a pas informé sur les raisons à l'origine de cette décision, ni les critères qui les ont poussés à le faire, ou sur les griefs contre nous ou, particulièrement, contre ma personne.
Et cela se déroule comme si nous n'avons pas de carrière, comme si nous n'avons pas servi dans l'administration ou si nous ne valons rien, alors que je peux me prévaloir d'avoir un bac+7 années d'études supérieures et une carrière de 32 ans, dans le domaine.
Une simple décision au pied-levé vient mettre fin à cette carrière au service du pays, sans qu'aucune raison ne nous soit communiquée et sans qu'on puisse obtenir un document nous signifiant cette décision, comme si nous sommes des moins que rien.
. Quelle est votre réaction à cette décision ?
Jusqu'à maintenant, je refuse catégoriquement d'être mis à la retraite d'office. S'ils ont des preuves de mon appartenance au système de corruption, je veux être traduit devant la justice qui est la seule habilitée à juger mes actions et mon intégrité.
S'ils sont convaincus que je suis corrompu, pourquoi ces responsables politiques ne me font pas passer devant les juges, alors qu'ils préfèrent me mettre à la retraite d'office, qu'ils vont me payer une retraite dorée, avec l'argent du peuple, alors qu'en principe, je dois payer pour les méfaits que je suis censé avoir commis, selon eux. Et le pire, c'est que ma pension va être plus lucrative que mon salaire !
Le ministre des Finances qui vient d'arriver il y a juste deux mois –période de confinement, en plus- est arrivé à connaître qui sont corrompus et qui ne le sont pas dans la douane ! J'insiste à être traduite en justice et tout le monde a le droit de défendre sa renommée et son honneur. Même le terroriste bénéficie de ce droit… alors que dire de nous qui sommes en train de servir le pays ?
. Avez-vous cherché à connaître les raisons et les causes de cette décision ?
Pour ma part, j'ai contacté tous les services concernés par cette décision. Ni les services de la douane, ni l'Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), ni encore le secrétaire général du gouvernement qui était notre collègue à la douane, ni le chef de cabinet du ministre des Finances n'en savent rien.
Selon nos sources, cette décision a été prise par le ministre des Finances, sur recommandations –selon ce qu'on dit- de M. Mohamed Abbou, ministre d'Etat auprès du chef du gouvernement, chargé de la Fonction publique, de la Bonne gouvernance et de la lutte contre la Corruption. Toutefois, il n'y a aucune explication claire sur les bases de cette décision.
Nous avons adressé des correspondances à la présidence de la République, à celle de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et au ministère des Finances, mais nous n'avons reçu aucune réponse.
. Y aurait-il quelque chose qui aurait pu être à la base de votre mise à la retraite d'office ?
Dans ma vie, j'ai, toujours, agi d'une manière transparente et claire, et je m'exécute dans l'application de la loi. J'ai fait une déclaration détaillée sur mes biens et sur ceux des membres de ma famille à l'INLUCC. J'ai, même, réalisé une séquence vidéo sur ma page Facebook, il y a une semaine, pour faire état de mes biens et ceux de mon épouse qui est agent général d'assurances, en tant qu'opératrice privée. Nous disposons de biens, même, en héritage. Tout le monde connait mon intégrité, sauf ces messieurs qui ont osé me mettre à la retraite d'office, sans aucune explication.
. Est-ce qu'il y a une possibilité d'un règlement de comptes de la part de certaines personnes que vous avez été obligé de participer au limogeage, lorsque vous étiez président du comité d'honneur (comité de discipline) ?
Certes, en tant que président du conseil d'honneur, j'ai participé au limogeage de certains corrompus, de même que j'ai veillé à l'application de la loi contre certaines personnes malintentionnées dans le domaine. J'étais, aussi, en conflit avec les syndicats, mais, simplement, parce que je veillais à préserver les intérêts du pays. J'ai énormément de soupçons, mais je ne peux pas en parler, parce que je n'ai pas de preuves tangibles. Toutefois, je défie quiconque de prouver que j'ai fait quelque chose en infraction à la loi.
En outre, je peux affirmer que je n'ai jamais traité de dossiers relatifs à n'importe quelle transaction commerciale, surtout que j'ai toujours travaillé dans l'administration, sans aucune possibilité d'influence sur ce qui se passe dans ce domaine.
Je suis responsable de quatre directions et chacune a ses propres prérogatives. Elles s'occupent de toutes les transactions relatives à la douane, et c'est une commission de tri dont je ne fais pas partie qui fait le choix des fournisseurs potentiels que je transmets à la haute commission des marchés publics, sans interférer dans ces choix.


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