Les prestataires de services douaniers ont observé, hier, une grève partielle d'un jour au Port de Radès et un mouvement de protestation devant le bureau régional de la Douane à Monastir. Un mouvement qui vient en réponse à la non-satisfaction de leurs demandes de la part de la Direction générale de la douane, selon le président du Groupement professionnel des prestataires de services douaniers relevant de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect). Les demandes des prestataires de services douaniers sont claires. «Nous voulons que la Direction générale de la douane nous donne l'agrément pour pouvoir continuer notre activité et préserver des milliers d'emplois», lance Selim Cheffi, président du Groupement professionnel, expliquant qu'avec la matérialisation des services douaniers et l'introduction de la signature électronique, les déclarations en douane ne doivent plus être signées que par les commissionnaires agréés, actuellement au nombre de 142. Il existe également 650 sociétés prestataires de services douaniers. «Ces sociétés comptent trois mille emplois directs et plus de trois mille autres indirects. Elles traitent 80% des déclarations douanières», précise-t-il. La problématique est que cet agrément donne l'autorisation aux commissionnaires de se connecter au système de la douane pour signer les déclarations. Chose qui ne sera pas possible pour les sociétés prestataires de services douaniers si cette décision est appliquée, puisqu'un grand nombre d'entre elles n'ont pas encore obtenu l'agrément. A préciser que le principal rôle des prestataires de services douaniers est d'accompagner les opérateurs économiques (import/export) dans les procédures douanières : déclarations, autorisations, contrôle technique, assurances, formalités douanières, transport, etc. Statu quo M. Cheffi indique que la Direction générale de la douane a promis que la situation de ces sociétés serait régularisée d'ici le 31 décembre 2017, mais la décision a été reportée pour le 1er juillet 2018. Une réunion entre le Groupement professionnel des prestataires de services douaniers et la direction générale de la douane a été tenue le 23 septembre 2017. Depuis, rien n'a été fait, selon M. Cheffi. Pour cette raison, le Groupement a pris la décision d'organiser cette grève afin de pousser la Direction générale de la douane à traiter en urgence ce dossier. Elle sera suivie par des grèves mensuelles, si le statu quo persiste, d'après le président du Groupement, qui indique que la liste des sociétés a été envoyée à la Douane, suivant sa demande, et qu'à l'issue d'une réunion avec le ministre des Finances, on a promis la publication d'un décret ministériel pour régulariser leur situation. Simplifier les procédures «Les entreprises sont menacées de fermeture et des milliers d'emplois seront perdus. Le report ne constitue pas une solution. Nous demandons l'agrément pour faciliter notre travail», affirme-t-il. M. Cheffi indique que, depuis 2009, aucun agrément n'a été octroyé. Les derniers en date sont au nombre de 16 alors que 12 agréments ont été octroyés en 1997 estimant qu'il s'agit d'un nombre insuffisant face à plus de 300 mille opérateurs économiques qui traitent avec la douane. «On parle de la réduction des délais de dédouanement et du nombre des bateaux en rade, mais en même temps on retarde davantage l'octroi des agréments. Nous voulons être un opérateur au profit de la dynamique économique en facilitant les procédures et en donnant plus de facilités pour le dédouanement», souligne-t-il. Il faut dire que la régularisation de la situation de ces sociétés devient un must si les autorités veulent vraiment simplifier les procédures douanières et donner plus de flexibilité aux opérateurs. Les retards dans les délais de dédouanement constituent une problématique, surtout au port de Radès, le nerf des transactions commerciales en Tunisie. Ce genre de grève pourrait coûter cher à l'économie tunisienne. Il est donc urgent de trouver des solutions pour ces problèmes en instance.