Torpiller l'émission-phare d'El Hiwar… (Tounès El Yaoum) qui se voit, ainsi, dans l'obligation de s'arrêter, pour raison de restrictions budgétaires, quand bien même la décision serait venue de la direction de la chaîne, c'est toucher au cœur même, de la liberté d'informer. Et son corollaire : la liberté d'expression. L'une n'allant pas sans l'autre comme cela va de soi, dans un paysage, pour le moins chargé de tensions ces derniers mois, et qui, pour ne pas arranger les choses, doit subir aussi, de plein fouet, les dégâts « collatéraux » de l'épidémie Covid 19, et essuyer, plus qu'à son compte, les « pots cassés », l'on aurait du moins espéré, et parce qu'il est vital, nécessaire, que les médias, tous supports confondus, soient préservés, et soutenus par l'Etat, pour le rôle majeur qui leur est -normalement- dévolu, comme dans toute démocratie qui se respecte : celui d'informer, et de jouer le contre-poids du pouvoir, lorsque celui-ci dérape, qu'il y ait, au moment crucial où tout semble se jouer, et c'est le cas aujourd'hui visiblement, des décisions fortes, prises, au niveau de l'Etat justement, qui viendraient signifier, qu'une ligne rouge ne sera pas franchie, qui mettrait en péril un secteur, déjà malmené plus qu'à son compte. Quand bien même il s'agirait ici, de la chaîne d'un Sami Fehri, à qui on ne finit pas de faire payer en quelque sorte, son génie certain dans un domaine, qui est loin d'être une sinécure, à tous ceux qui s'y adonnent sans tricher : la télévision. Un massacre à la « tronçonneuse ». Car le Talk-show présenté par Myriam Belkadhi, battait tous les records d'audience en prime-time. Pour son sérieux, sa rigueur, son sens de l'engagement, mais aussi pour sa liberté de ton, qui n'a pas l'heur de plaire tout le monde, loin s'en faut…, puisque tous les sujets qui fâchent, y sont traités sans restriction, s'ils font partie de l'actualité. Et que le « fayotage », fort prisé ailleurs, n'y est jamais de mise, attisant la haine et la rancœur, de tous ceux qui détestent qu'on leur tende un miroir, pour qu'ils s'y regardent en face. Ils pourraient s'y reconnaître. Un signal d'alarme, quant à la pérennité des médias libres, sous nos latitudes, lesquels, s'ils ne subissent pas la censure, à proprement parler, n'auront, bientôt plus, lorsqu'ils respirent en apnée, le secours d'un « fétu de paille », qui les aiderait à sortir la tête de l'eau pour respirer ? On ne peut pas, ne pas être solidaires…