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Les photos fuyantes de Mahmoud Chalbi
Publié dans Le Temps le 30 - 05 - 2020

De retour à ses premières amours photographiques, Mahmoud Chalbi investit le virtuel avec d'étonnants clichés et prépare, pour le mois de septembre, une exposition à l'Aire libre.
Inextricables réseaux que ces photos de Mahmoud Chalbi! Ces œuvres ont d'abord une histoire et un lien avec le temps. En effet, il s'agit de photographies qui datent de plusieurs décennies et dont l'auteur a retrouvé la trace oubliée. Face à ces clichés surgis des tréfonds de ses archives, l'artiste a vite retrouvé ses marques et son atelier. Avec au bout du compte de nouvelles œuvres entre dessin et photo.
Des photos symboliques que le dessin fait revivre
Patiemment, Mahmoud Chalbi a retravaillé ces photos qui pour un temps, étaient considérées perdues, abîmées par les affres du temps et de l'oubli. C'est sans compter sans la persévérance de l'artiste et sa capacité à les faire renaître, à les recharger de créativité et les lancer vers le public. Ex nihilo, alors que la situation de ces photos était franchement compromise, Chalbi nous montre que le véritable art contemporain est plein de ressorts et sait rebondir conceptuellement lorsque le hasard objectif l'impose.
Confronté à des photos littéralement pourries, l'artiste nous administre une belle leçon sur la valeur. En effet, il s'empare de ces photographies effacées, illisibles, fuyantes pour démontrer que la valeur artistique se situe ailleurs, précisément dans le geste et la pertinence du concept. Au lieu de les abandonner et contribuer à son propre effacement, Chalbi choisit de sublimer ces photos et les réinvestir de son souffle présent. Deux strates cohabitent dès lors sur ces œuvres. En premier lieu, la photo originale passablement abîmée et au-dessus des dessins contemporains à la fois précis et fuyants. Du coup, ces photos revivent et mieux, elles surprennent, capturent le regard et font réfléchir. Mieux encore, elles sont triplement belles. Belles car elles ont échappé à la déchéance, belles car elles portent une esthétique mystérieuse, belles car elles ont perdu et retrouvé leur valeur en faisant un formidable gain de sens.
Excellente démarche de Mahmoud Chalbi qui, en même temps, nous rappelle qu'il est un photographe accompli et un plasticien qui se cache derrière les nombreux talents qu'il met en valeur. En effet, ses séries de photos sur le thème Encre/lumière remontent aux années 1980 alors qu'à la même époque, il a réalisé dans un laboratoire de biochimiste des recherches plastiques surprenantes qu'il montrera peut-être au public des arts. Ces travaux méritent en effet de sortir de l'atelier de l'artiste qui, au Kram, rebaptisée cité des Figuiers, réunit diverses générations des œuvres de Chalbi.
Oblitéré par les bactéries, dissous de sa lumière
La redécouverte de ces photos pourries a d'ailleurs valeur de symbole puisque justement c'est de temps et d'espérance qu'il s'agit. Quel plus beau geste que celui d'un artiste qui donne à des œuvres supposées perdues une nouvelle puissance? Quelle belle aventure qui restitue au présent ce qui semblait confiné dans le passé et l'oubli? Enfin, quelle fertile symbolique que celle qui consiste à retravailler sur un support altéré par le temps, oblitéré par les bactéries, carrément dissous de sa lumière alors que guettent les ombres et la décomposition? Ce sont des cadavres exquis que nous offre Chalbi, des dépouilles métaphoriques que sauve le dessin qui se superpose sur leur décomposition qui, du coup, s'arrête pour un temps, avant de reprendre dans un cycle existentiel qui concerne tout le vivant.
Métamorphoses, générations spontanées, clin d'œil philosophique: ces photos pourries passées du statut de photos mourantes à celles d'œuvres bien vivantes sont un tour de force au sens propre du terme. Pour les découvrir, l'artiste nous invite à une exposition virtuelle organisée en collaboration avec l'Aire libre de l'espace El Teatro. Interactives et en constant développement puisqu'elles continuent à renaître, les photos pourries de Mahmoud Chalbi sont actuellement visibles sur les réseaux sociaux. Jusqu'à septembre, elles continueront à revivre, proliférer, se déployer jusqu'à la date de leur exposition sur les cimaises de la galerie Aire libre.


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