r La mise en œuvre des accords signés précédemment, le redressement des entreprises publiques et la régularisation de la situation des enseignants suppléants et des ouvriers des chantiers ont été au centre de la réunion r Une commission mixte paritaire entre le gouvernement et l'UGTT sera mise sur pied pour examiner les différents dossiers sociaux en suspens à partir de la semaine prochaine Le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, a présidé, vendredi, une séance de travail conjointe qui a réuni plusieurs ministres et une délégation du Bureau exécutif de l'Union Générale du Travail (UGTT) conduite par Noureddine Taboubi, secrétaire général la centrale syndicale. Cette réunion «de haut niveau» a porté essentiellement sur la mise en œuvre de plusieurs accords conclus précédemment entre l'organisation ouvrière et le gouvernement, le redressement des entreprises publiques et l'élaboration d'un nouveau modèle de développement. «Les discussions ont porté sur la régularisation de la situation des travailleurs précaires comme les enseignants suppléants et les ouvriers des chantiers, la mise en œuvre des divers accords sectoriels signés entre les ministères et les syndicats ainsi que l'amendement de l'article 2 du statut des agents de la fonction publique et sa généralisation sur plusieurs secteurs, dont notamment le secteur de la santé », a révélé Hfaïedh Hfaïedh, le secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé de la fonction publique. Et d'ajouter : «Un débat profond a également concerné la situation des entreprises publiques et les moyens qui pourraient être mis en œuvre pour les redresser». Réunions marathoniennes Le secrétaire général adjoint de l'UGTT chargé du secteur privé, Mohamed Ali Boughdiri, a de son côté fait savoir qu'une commission mixte paritaire entre le gouvernement et l'UGTT sera formée pour examiner, à partir de cette semaine, de nombreux dossiers en suspens ainsi que la mise en œuvre des accords antérieurs. Selon lui, d'autres réunions se tiendront dans les jours à venir avec le gouvernement pour approfondir le dialogue et trouver des solutions aux dossiers en suspens. Le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, a souligné l'importance du rôle crucial que joue l'UGTT dans l'assainissement du climat social et dans la présentation de propositions servant l'intérêt du pays, tout en insistant sur l'importance des efforts concertés de toutes les parties pour surmonter les répercussions de la crise sanitaire due à la pandémie du coronavirus. «Le gouvernement a choisi l'approche de la clarté et de rétablissement de la confiance et est déterminé à continuer à être responsable et sérieux dans la gestion de tous les dossiers afin d'établir un climat de confiance mutuelle avec tous ses partenaires d'une part et avec le peuple tunisien d'autre part», a-t-il précisé un communiqué publié par la présidence du gouvernement. Le ministre des affaires sociales, Mohamed Habib Kechaou, a, quant à lui, estimé que la rencontre entre le gouvernement et la centrale syndicale était «fructueuse» et a traité un certain nombre de dossiers sociaux en suspens. Quelle vision stratégique ? «Nous avons abordé les difficultés économiques et sociales accentuées par la crise sanitaire et ont convenu de tenir des réunions périodiques pour aboutir à une vision stratégique pour la prochaine période et élaborer des propositions sur un nouveau modèle de développement qui consacre l'Etat démocratique social et équitable », a-t-il dit. La rencontre entre la délégation gouvernementale et les dirigeants de l'organisation ouvrière a été précédée par une réunion tenue mardi entre le chef du gouvernement et le secrétaire général de l'UGTT. Ce dernier a souligné à cette occasion la nécessité d'associer les différentes parties agissantes et d'adopter un dialogue honnête dans le cadre du respect de la volonté du peuple et des principes de l'Etat de droit pour surmonter les retombées de la crise sanitaire engendrées par le coronavirus et passer à l'étape de la relance économique et sociale. Le gouvernement tente ainsi de ne pas s'attirer les foudres de l'UGTT qui a mêlé, depuis sa création, en 1946, action syndicale et activisme politique. Forte de ses 750.000 adhérents, la puissante centrale syndicale est en effet devenue un acteur incontournable sur la scène politique que tous les gouvernements cherchent à amadouer ou, du moins, à ne pas s'aliéner.