L'intermédiaire en Bourse, Arab Financial Consultants (AFC), vient de publier une étude, portant sur l'impact du report des échéances de crédit accordé aux particuliers sur les banques tunisiennes. La pandémie de COVID-19 a provoqué une crise sociale et économique sans précédent. Afin de préserver la stabilité du système financier, et de soutenir l'économie, la BCT a pris les mesures nécessaires, en commençant par assouplir sa politique monétaire en abaissant le TMM. Par la suite, à travers la circulaire n°2020-06 du 19 mars 2020 qui a été étendue à plusieurs reprises, la BCT a décidé de reporter les retombées en principal et en intérêts des entreprises et des particuliers qui remplissent certaines conditions. Le calcul mené par l'AFC, est basé sur la circulaire n°2020-08 du 1er avril 2020 qui stipule, notamment, que le report concerne les échéances allant du 1er avril 2020 au 30 juin 2020. L'étude précise que si l'on se base sur les chiffres de 2019 estimés, l'impact du report des échéances se traduira par un manque à gagner sur le PNB de près de 600 MDT pour l'ensemble du secteur bancaire tunisien (coté et non coté) sur la durée moyenne de l'encours des crédits estimée à 4,8 années. L'ATB la moins exposée aux crédits particuliers ; la perte pourrait dépasser les 20 MDT Pour les banques cotées, le manque à gagner provoqué par le décalage des échéances des crédits aux particuliers pourrait avoisiner les 455 MDT : « La BIAT, dont les encours de crédit dépassent les 10 milliards de dinars pourrait subir un manque à gagner de 75 MDT sur son PNB. La BNA, dont les engagements dépassent ceux de la BIAT (à fin 2019) mais moins engagée dans les crédits aux particuliers, pourrait voir son PNB être affecté de près de 55 MDT sur la durée moyenne des crédits accordés. Pour l'ATB, la proportion des crédits aux particuliers de la banque représente seulement 17% du total de ses engagements faisant d'elle la banque cotée la moins exposée aux crédits particuliers. Le manque à gagner potentiel pour l'ATB pourrait dépasser les 20 MDT ». La circulaire n°2020-08 de la BCT stipule que les échéances reportées des crédits aux particuliers seront réglées au terme de chaque échéance de crédit. Ainsi, les banques seront contraintes de réduire leurs marges d'intérêts pour pallier le manque à gagner. Dans un article publié récemment par le Temps Business&Finances, l'expert comptable, Walid Ben Salah a indiqué que le report des crédits coûte aux banques 2 milliards de dinars rien que sur le report des crédits accordés aux particuliers, dont 1 milliard de dinars d'intérêt. Tout en précisant que le coût de risque pour la Tunisie est passé de 5,6% en février 2020 à 10% en avril 2020.