Le Ministère de la Culture a annoncé, via un communiqué, publié ce dimanche, le report de la session 2020 du Festival de Carthage, la plus grande manifestation estivale en Tunisie, ainsi que celle du Festival International d'Hammamet. Par contre, les autres festivals régionaux et locaux pourraient se tenir tout en respectant les mesures sanitaires en vigueur afin de se prémunir contre le COVID-19 et ce, à partir du 15 juillet. Cependant l'organisation de manifestations culturelles, et des festivals, devront suivre une démarche progressive conformément à ce que requiert la situation épidémiologique de la pandémie (limitation du nombre de spectateurs, port de masques, distanciation sociale…). C'est donc la situation sanitaire encore précaire qui a poussé les responsables à prendre de telles décisions. Victime de cette pandémie, le Festival de Carthage n'aura donc pas lieu cette année, laissant ainsi les festivaliers sur leur faim, sachant que les spectacles de ce grand festival drainent chaque année des milliers de spectateurs, venant non seulement du Grand Tunis et de l'intérieur du pays, mais également de l'étranger. D'abord, prévue pour août 2020, la tenue du Festival a été enfin annulée, vu que les conditions de sécurité contre le COVID-19 ne seront pas réunies en cette saison d'été, privilégiant ainsi la santé du public sur le culturel et le festif. Toutefois, l'idée de l'annulation du Festival était envisagée par certains responsables car on ne pouvait pas réunir 10 000 spectateurs ou plus (surtout dans les grands spectacles) dans le même espace sans courir de risques. D'ailleurs, le Ministère de tutelle ne déroge pas aux règles générales dictées par cette crise mondiale, sachant que d'autres festivals internationaux dans le monde ont dû annuler leur session 2020 en raison de la pandémie COVID-19, tels que le Festival marocain « Mawazine » ou le Festival d'Avignon en France, pour ne citer que ces deux exemples. Cette annulation, n'en disconvenons pas, va plonger des centaines d'artistes (musiciens, chanteurs, comédiens…) dans une situation économique difficile, d'autant plus que plusieurs d'entre eux ont déjà été programmés à se produire lors de cette session sur les planches de l'Amphithéâtre romain, ayant déjà signé des contrats avec le Comité Directeur du Festival. De même, des centaines de techniciens et d'ouvriers saisonniers recrutés chaque année pour travailler au Festival seront désœuvrés. Ainsi, des questions urgentes se posent : considérant le coronavirus comme étant un cas de force majeur, tous les contrats signés avec le Ministère seront-ils annulés ou reportés à l'année prochaine ? Les acomptes versés aux différentes troupes seront-ils récupérés ? Les artistes tunisiens, les plus vulnérables, peuvent-ils s'attendre à une compensation de la part du ministère de tutelle ? Heureusement que les artistes étrangers étaient déprogrammés lors de cette édition 2020 qu'on vient d'annuler !