« Nous espérons d'abord un dialogue. Un dialogue, franc, lucide, sans arrière-pensée. Mais nous sommes sûrs qu'un tel dialogue ne peut conduire qu'à une meilleure connaissance réciproque entre Africains et Européens, entre Méditerranée du Sud et Méditerranée du Nord. » Chedly Klibi Il est toujours intéressant de revenir sur les films arabo-africains qui ont marqué l'histoire des JCC, des films qui ne sont pas forcément des films primés», comme le remarquait Ridha El Behi, directeur de la 33eme édition « mais, essentiellement, des films qui ont écrit l'histoire de ce grand festival ». Un bel hommage et une façon de remonter le temps avec le cinéma arabe et africain et de mettre en valeur et en exergue la cinématographie du sud, et revenir à l'invocation première de ce grand festival international au-delà de la dimension du tapis rouge, pour que les JCC en Tunisie soient connus et appréciés par les meilleurs cinéastes du monde. Une édition qui va être une occasion propice pour les jeunes cinéphiles qui n'ont pas eu l'occasion de connaitre les œuvres de Osmane Sembène et Youssef Chahine, de redécouvrir les œuvres qui ont fait la force de ce festival et ont caractérisé les JCC depuis sa naissance jusqu'à nos jours, comme l'a voulu intensément Tahar Chariaa initiateur et père fondateur Naissance des JCC La naissance des Journées Cinématographiques de Carthage en 1966, est venue rompre avec des films français et américains, jugés comme un prolongement colonial en Tunisie. Chemin faisant ce nouveau né a pris des dimensions lui conférant un rôle de plus en plus important dans le gotha du cinéma. Une Idée lancée par le cinéaste Tahar Chariaa https://fr.wikipedia.org/wiki/Tahar_Cheriaaet concrétisée officiellement par le ministre tunisien de la Culture, Chedly Klibi, et devenue une première du genre dans le monde arabe. Un festival panafricain et panarabe qui a pour objectif premier de mettre en avant le cinéma d'Afrique subsaharienne et du monde arabe, et de créer des ponts de dialogues entre le Nord et le Sud et proposer une rencontre entre les cinéastes et les cinéphiles qui sont venus des quatre coins du monde. Pour autant la personnalité charismatique En 2008, l'écrivaine franco-tunisienne Fawzia Zouari a critiqué l'aspect glamoureux du festival dans sa 22ème édition qui « a déroulé le tapis rouge à ses invités », en rupture avec l'esprit militant qui l'a longtemps caractérisé. Sans compter le fait que le cinéma d'Afrique subsaharienne a vu le nombre de ses productions diminuer (quatre films représentés sur un total de 18 en 2008). Le festival qui ne dispose pas d'une structure administrative permanente pose également problème selon les organisateurs eux-mêmes. En 2011, le réalisateur Danny Glover, acteur et producteur militant de cinéma américain a présidé la 25ème édition des Jcc. Il est notamment connu du grand public pour son rôle de coéquipier de Mel Gibson dans la série de films « l'Arme Fatale », ainsi que d'autres films à succès. Palmarès des JCC Depuis sa première édition le festival a accueilli plusieurs personnalités du 7ème art panafricain et panarabe, et les pionniers du cinéma du monde qui ont été couronné par le Palmarès, le Tanit d'Or le prix le plus prestigieux est décerné par le Jury. Le réalisateur Osmane Sembène père du cinéma africain, et scénariste majeur de l'Afrique contemporaine, connu pour son militantisme sur ses questions politiques et sociales a décroché haut la main le premier Tanit d'or pour son film « La Noire de.. », un long métrage franco-sénégalais sorti en 1966, et le Tanit d'argent a été octroyé au réalisateur incontournable du cinéma tchèque Jaromi Jires pour son film « le premier cri » sorti en 1963. En 1970, le Tanit d'or distingue le réalisateur et producteur égyptien Youssef Chahine pour son film « le choix », ainsi que des films tunisiens et algériens.