De 1966 à 2015, la liste des primés aux JCC ne cesse de s'élargir avec 26 Tanits d'or, plus haute distinction du festival, décernés et autres récompenses. Cette 27e édition anniversaire des JCC, prévue du 28 octobre au 4 novembre 2016, revient sur cinquante ans de création, de projections et de récompenses avec une série de quarante-sept films (47), primés et non primés, qui ont marqué le festival et les cinéphiles. Les JCC 2016 feront donc un retour sur l'histoire et les moments forts du cinéma arabe et africain qui a su s'imposer grâce à l'originalité d'hommes du 7e Art, de Tahar Cheriaa et Ousmane Sembène, en passant par Youssef Chahine et Nouri Bouzid, jusqu'à la nouvelle génération de cinéastes qui ne cessent de s'affirmer par la qualité de leurs œuvres pour ne citer que Leïla Bouzid, Farès Naânaâ, Mohamed Ben Attia et bien d'autres. Ferid Boughdir recevra le prix de cette édition anniversaire qui lui sera décerné pour sa passion pour la cinéphilie et son engagement dans les multiples domaines du 7e Art et les JCC en particulier, puisqu'il y était présent, depuis la fondation du Festival par Tahar Cheriaâ. Outre sa nomination à la tête des JCC en 2006, Boughdir est aussi récompensé pour ses écrits sur le cinéma et ses œuvres cinématographiques diversifiées, telles que «Caméra d'Afrique» (1983), «Cinéma de Carthage» (1985), «Caméra Arabe» (1987), «Halfaouine (Asfour Stah)» (1990), «Un été à La Goulette» (1996), «Villa Jasmin» (2009) et le tout récent «Zizou (Parfum de Printemps)» (2016). Des Tanit d'or, Tanit d'argent, Tanit de bronze, Prix première oeuvre, Prix du jury, tant de récompenses ont été attribuées à des films comme les tous primés de la première édition de 1966, «La noire de...», de Ousmane Sembene (Tanit d'or) et «Le faucon Khaled Essedik» (Tanit d'or des courts-métrages). Des films de cinéastes tunisiens primés aux JCC seront également au menu des projections, avec entre autres «Mon village, un village parmi tant d'autres» de Taïeb Louhichi (Tanit d'or des courts-métrages 1972), «Les ambassadeurs» de Naceur Ktari (Tanit d'or 1976), «Aziza» de Abdellatif Ben Ammar (Tanit d'or 1980), «Traversées» de Mahmoud Ben Mahmoud (Prix spécial du Jury 1982), «L'homme de cendres» de Nouri Bouzid (Tanit d'or 1986), «Arab» de Fadhel Jaziri et Fadhel Jaïbi (Tanit de bronze 1988), «Les silences du palais» de Moufida Tlatli (Tanit d'or 1994) et «Visa» d'Ibrahim Letaïef (Tanit d'or CM 2004). Une série d'hommages sera rendue à des cinéastes et hommes du cinéma arabe et africain décédés, dont en particulier Kalthoum Bornaz, pionnière des femmes cinéastes en Tunisie, l'Egyptien Youssef Chahine, le Sénégalais Djibril Diop Mambéty, le Burkinabé Idrissa Ouedraogo et l'Iranien Abbas Kiarostami. En guise d'hommage à des pionniers du cinéma africain, comme Zalika Rahmatou Keita, Gadalla Gubara, Ousmane Sembene, Sotigui Kouyaté et Tahar Cheriaâ, la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) s'associe à la célébration du 50e anniversaire des JCC avec quatre films documentaires sur leurs parcours. «Yeelen» du Malien Souleymane Cissé (1987), «La Momie» de l'Egyptien Chady Abdessalem (1969), «Les Saignantes» du Camerounais Jean-Pierre Bekolo (2005), «Le camp de Thiaroye» du Sénégalais Ousmane Sembene (1988), «Le vent des Aurès» de l'Algérien Mohamed Lakhdhar Hamina (1966), «Amok» du Marocain Souheil Ben Barka (1934) et «Ezra» du Nigérian Newton Aduaka (2007), sont les sept fictions choisies par la Fédération africaine des critiques de cinéma (Facc). Quatre films restaurés avec le soutien de la cinémathèque royale de Belgique seront projetés durant la programmation du 50e anniversaire. Dans le souci d'instaurer le débat et la réflexion sur l'héritage cinématographique, la Fepaci prévoit d'organiser, les 29 et 30 octobre, un colloque intitulé «Patrimoine cinématographique en péril». A l'initiative du Centre national du cinéma et de l'image (Cnci) et des JCC, seront projetés des films réalisés sur les 26 précédentes éditions, par des cinéastes qui ont eu l'occasion de tourner et de s'exprimer librement à travers la caméra en filmant des séquences des coulisses de ce festival. Cinquante printemps se sont écoulés depuis le lancement des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) en 1966 qui demeurent pourtant le festival arabe et africain à la réputation de drainer le plus grand nombre de cinéastes et d'œuvres cinématographiques, les plus récentes et les plus diversifiées.