La Tunisie et le Pakistan, voilà deux pays qui appartiennent à la même communauté et une même organisation : l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique) laquelle dispose d'institutions de coopération et d'intégration économique, mais qui ( ces deux pays) ne commercent entre eux, le plus souvent, qu'à travers de tierces parties. Davantage qu'une bizarrerie, il s'agit d'un non sens que les uns et les autres s'attachent à gommer en multipliant les contacts entre hommes d'affaires et en explorant les moindres et plus importantes opportunités qui pourraient êtres fondatrices d'un partenariat mutuellement profitable. En tout cas, ces opportunités valent bien plus que les 5 millions de dollars, valeur qui est celle des échanges commerciaux entre les deux pays en 2006, et qui, fait encore plus surprenant, marque une progression remarquable des exportations tunisiennes : 229 mille dinars au cours des sept premiers mois de 2006 , contre 24.803 mille dinars pour la même période de 2005. Ce chiffre est encore plus négligeable en regard du marché pakistanais qui compte pas moins de 152 millions de consommateurs et dont les besoins vont, apparemment, croissants, en raison de l'amélioration du pouvoir d'achat C'est tout juste si la Tunisie y exporte quelques engrais organiques et chimiques et beaucoup moins de produits agricoles et y importe du riz, essentiellement. Et cela dure depuis le mois de Mars 1965, date à laquelle a été conclu le premier contrat commercial ente Tunisiens et Pakistanais, même si, en 1982, les deux pays ont signé une convention économique et commerciale et, en 1996, une autre sur la protection des investissements. Les décideurs et responsables des deux pays ont bien raison de constater et d'affirmer que les relations commerciales tuniso-pakistanaises ne reflètent guère les liens politiques qui les unissent ni le potentiel de partenariat qui est celui de deux pays appelés à jouer des rôles de premier plan dans la dynamisation des échanges commerciaux dans leurs zones respectives. C'est d'autant plus vrai que la Tunisie peut servir de relais incomparable pour les produits et services, grâce à son entrée définitive et effective dans le Zone de libre-échange de l'Union Européenne en 2008 , mais encore au travers de son adhésion à l'Accord d'Agadir ainsi que les multiples accords préférentiels avec de nombreux pays. En retour , le Pakistan est en train de confirmer son statut de portail du commerce avec l'Asie, principalement en raison de sa proximité de deux géants de l'économie mondiale , à savoir la Chine et l'Asie , deux incontournables du commerce mondial. Par delà les positions géographiques et stratégiques de la Tunisie et du Pakistan , il existe un mécanisme largement accessible aux uns et aux autres , mais qui est peu ou pas exploité. C'est le système de financement des exportations (SFE) de la Banque Islamique de Développement (BID) destiné à la promotion des exportations de biens non traditionnels des pays membres. Ce Système a été créé en vue de promouvoir les exportations des pays participants membres de l'OCI vers des pays membres et non membres, grâce à l'octroi d'un financement à court et long termes. Il y a aussi les opérations de financement des importations (OFI), grâce auxquelles la Banque apporte une assistance à ses pays membres pour l'importation de biens qui ont un impact sur leur développement et qui contribuent à renforcer les échanges commerciaux entre eux; S'y ajoute le Fonds commun des banques islamiques (FCBI) qui accorde des financements pour les exportations et les importations, mais aussi pour le secteur industriel à travers des opérations de crédit-bail et de vente à tempérament. Le FCBI accorde également un financement en consortium.
Quid du marché pakistanais ? Le secteur agricole est le principal pilier de l'économie pakistanaise et contribue à environ 22% du PIB et emploie approximativement 42% de la population active. Les principales récoltes sont le blé, le riz, le coton, la canne à sucre, et le tabac ; l'élevage du bétail et des moutons est également très important. Le Pakistan est le 4ème plus grand producteur de coton dans le monde et possède des ressources naturelles abondantes - principalement le cuivre, le pétrole et le gaz. Le secteur industriel contribue à environ 25% du PIB. Les industries principales sont la production du textile (la plus grande source de revenus en devise), le raffinage du pétrole, le traitement en métal et la production du ciment et d'engrais. Le transport maritime est aussi une importante activité. Le secteur tertiaire contribue à environ 53% du PIB. Les versements par les Pakistanais travaillant à l'étranger constituent la deuxième plus grande source de devises étrangères. Par ailleurs, malgré ses difficultés économiques et politiques, le Pakistan a pris des mesures pour libéraliser son commerce et son investissement dans le cadre des engagements faits avec l'OMC, le FMI et la Banque Mondiale. La faible demande mondiale de ses exportations a provoqué un déficit commercial important ; la part de son commerce extérieur dans le PIB du pays est d'environ 35%. Les trois principaux partenaires du Pakistan à l'exportation sont : les Etats-Unis, les Emirats Arabes Unis et l'Afghanistan. Les biens principalement exportés sont le coton, le textile-habillement et les céréales. Les trois principaux partenaires à l'importation sont : l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et la Chine. Le Pakistan importe principalement les carburants et le pétrole, les véhicules, le fer et l'acier.