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Une guerre d'intégrismes s'installe à l'ARP !
Publié dans Le Temps le 19 - 06 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Cela commence à faire trop. La scène politique donne chaque jour la preuve que les juristes ne sont et ne peuvent en aucun cas être les seuls maitres à bord quand il s'agit de tailler des plans ou des prospections dédiées à voir plus clair dans l'avenir du pays. En Tunisie, et par un concours historique bien particulier, le pays vit mal cette prépondérance de l'élément juridique dans la vie politique, économique et sociale du pays. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le débat sur la motion déclarant les Frères musulmans comme groupe terroriste en est la dernière illustration en date. Le débat à l'ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) était d'une pauvreté, au point de glisser en un échange d'histoires personnelles entre les députés, que ces derniers soient impliqués dans la défense ou dans l'infirmation de cette motion.
Depuis l'indépendance, la Tunisie a unifié ses programmes d'enseignement à tous les niveaux. Grâce à cette unification des institutions de l'enseignement et de leurs programmes, nous nous sommes dotés d'au moins 15 mille personnes qui ont fait les mêmes programmes en matière de droit. A la fin des études, nous nous sommes dotés d'une « masse » de juristes qui se sont abreuvés à la même source. Des juges, et des avocats, sans oublier les corps parajudiciaires comme les huissiers, greffiers et autres secrétaires attitrés dans les départements de la Justice de la sécurité et de l'administration.
Ce que l'on vit depuis les élections de 2019 à l'ARP, c'est une véritable série noire d'échanges de mots et de procédés qui se caractérise par leur éloignement de tout critère moral, intellectuel, ou même académique quand il s'agit bien du droit, justement.
Entre mémoire
et imagination prospective
On a beau parler aujourd'hui du chevauchement de certaines institutions sur les prérogatives de certaines autres, le débat demeure apolitique. La République a un pouvoir judiciaire, fait en écrasante partie de juristes ayant fait les mêmes études dans les mêmes institutions. Qu'est ce qui fait que ce système n'ait rien pu apporter à certaines tares qui le lestent dans l'exercice de ses fonctions, avant de rogner son efficacité déjà sujette à caution ? Le Judiciaire n'accepte pourtant pas que les juristes dans ses hauts perchoirs de décision.
Reste le pouvoir législatif qui semble nous enseigner que la vie n'est pas faite exclusivement de droit. Ni de textes réglementaires vacillant entre la dissuasion, l'autorisation et l'interdiction. Soit un droit « ponctuel », qui ne s'attaque qu'aux faits déjà faits, jamais à la « gestion » de la vie de la personne et du groupe que l'on galvaude sous l'appellation de « peuple ».
La formation de l'actuelle ARP trouve son procès dans cette pré-domination d'un juridisme rompu à la défense de situations sphériques, se prêtant d'emblée à toutes les interprétations. C'est ainsi que des avocats de métier, se répartissent artificiellement les rôles afin de nous simuler une démocratie de pacotille, avec le même savoir, mais à partir de références politiques aussi variées que contradictoires par moment.
L'ARP, actuellement, s'est transformée en une arène où Abir Moussi l'avocate, fait face à Noureddine Bhiri, son collègue, afin que leur partie de combat de coqs soit arbitrée, in extrémis, par leur ancien bâtonnier ! C'est comme cela que ça tourne : Une bataille sur un projet de texte qui balance dans les brimades à référence politique. Ceci au moment où le pays négocie l'un des tournants les plus critiques de son histoire, ayant justement découvert les limites des choix qui l'on fait sombrer dans l'anarchie des textes, responsable essentiel de cette décadence programmée.
Nous n'allons pas aller jusqu'à dire que le droit est le miroir de la situation sociale, économique et politique d'un pays. Notre droit, comme on le voit quotidiennement à l'ARP, c'est l'instrument rouillé par lequel nous sommes en train d'achever nos dernières chances de salut.
La fin de la « révélation » ?
Et les autres sciences, exactes et virtuelles et humaines, on en fait quoi ? De piètres spectateurs pratiquement écrasés non seulement en minorité à l'ARP, mais en majorité dans l'Exécutif et le Judiciaire. Remarquons au passage que ce sont des juristes qui font nos lois appelées à gérer des situations relevant de disciplines où nos «législateurs» ne pigent rien. Comme l'organisation d'une économie solidaire, ou bien d'une entreprise pérenne. Sans parler des différents chantiers de réformes, comme celui de l'enseignement, pierre angulaire de l'émancipation de certains Etats ayant conquis, devant nos yeux, et avec beaucoup moins de moyens, le rang de «pays émergents».
S'il y a un nom à donner à l'enjeu vital de la Tunisie contemporaine, c'est bien celui d'une guerre d'insurrection contre «les textes» en tant que moyens de régulation de la vie en groupe. La religion n'est plus en mesure d'arrondir les angles de l'inégalité et de l'oppression, le dévouement tribal à un quelconque groupe politique ou idéologique non plus. L'histoire ne questionne pas notre mémoire, mais notre imagination, la devise en étant : Quoi de neuf ? Une question de savoir par excellence !
Nous sommes tellement en retard que nous nous interrogeons sur les mobiles réels justifiant ce qui a tout l'air d'une décision bien réfléchie, de ne pas laisser la Cour Constitutionnelle voir le jour, depuis 6 ans ! Un imbroglio sur des personnes ? Des compétences ? Des intérêts plus nobles que ce que notre petit esprit peut assimiler ? Le fait que cette Cour marquera la fin de la «révélation», en marquant en clair les contours de ces textes que l'on adopte à tout bout de champ, pour s'avérer inapplicables ?
On a beau crier à la dissolution de l'ARP, et à l'organisation de nouvelles législatives. Avec le même « personnel » et les mêmes méthodes de réflexion, nous n'aurons fait que prolonger la métastase de la mauvaise gestion et de la corruption, devenue presque une règle de réussite, dans une société en mal de repères. A force d'accumuler les amertumes, même l'amendement de la loi électorale ne nous sera pas d'un grand secours. Le problème est donc un problème de savoir. De ce qui se passe en Tunisie, mais aussi dans la région et dans le monde. Sans plus.
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