Par une matinée dominicale, en allant visiter une exposition qui venait d'être inaugurée la veille dans un centre culturel étatique à Tunis, nous n'avons trouvé que porte de bois, lire de fer pour être précis. Toutes les questions allaient envahir notre tête quant aux jours et aux horaires de travail de nos espaces culturels qui venaient juste de reprendre vie après trois mois d'arrêt obligé dû à la propagation de la pandémie du Covid-19 (Zut !). Pour un ancien consommateur de produits culturels depuis des décades, le détail de la fermeture le dimanche d'un lieu censé animer la vie culturelle dans la capitale, saute aux yeux. Comment faisait-on pour ouvrir le dimanche, en d'autres temps ? Faut-il l'expliquer par le fait que le ministère de tutelle ou les institutions étatiques ou municipales avaient une vraie politique d'animation culturelle et avaient, de ce fait, plus d'argent, voire l'argent nécessaire pour payer les heures supplémentaires des fonctionnaires, des ouvriers et des animateurs internes et externes. Comment se fait-il que le Tunis culturel d'il y'a plus de cinquante ou quarante ans était mieux animé que de nos jours? Cela donnait une belle atmosphère à la ville. De plus, les gens étaient motivés et avaient une certaine curiosité pour sortir, voire et découvrir. Et de plus, ils avaient l'embarras du choix. Et hormis les matinées du dimanche, les dits centres fonctionnaient l'après-midi. On dit que le progrès a lieu au fil des années. En Tunisie, et du côté de la culture, on avance et on a avancé à reculons ! Triste constat qu'ont du mal à y remédier nos responsables culturels. Aujourd'hui, il ne se passe pas grand-chose et parfois rien du tout chez nos maisons de culture et autres espaces culturels. Nous sommes en droit à se demander ce que proposent les animateurs culturels recrutés pour animer la vie culturelle ? Et même si un citoyen lambda, féru de culture, propose un programme à l'un ou l'autre de nos espaces culturels, la réponse sera positive du côté de la qualité de ce produit, mais négative du côté de la concrétisation, faute d'absence de sous. Donc, le désert culturel est bien orchestré et tout s'arrangera demain ! Si bien qu'on se demande souvent à quoi servent les espaces culturels publics ? Et aux premières années de la révolution, il y eut un ministre de la Culture qui avait fait le tour de Tunisie des maisons de culture pour constater qu'elles manquaient terriblement de personnel qualifié et de personnel, tout court. Il y avait parfois des lieux, dits culturels, où le personnel se limitait au directeur, au « Chaouch » et à la femme de ménage ! Faut-il revenir demain ?