Le président américain Donald Trump a promis d'agir unilatéralement pour suspendre les charges sociales jusqu'à la fin de l'année, voire plus longtemps, et pour prolonger le versement d'aides au chômage si aucun accord n'est trouvé avec les démocrates sur un nouveau plan de soutien économique. S'exprimant devant les journalistes depuis sa résidence de Bedminster dans le New Jersey, il a déclaré qu'il signerait un décret présidentiel pour instaurer ces mesures, ainsi qu'empêcher les expulsions des logements locatifs, faute d'accord au Congrès dans les prochains jours. Donald Trump a indiqué que la suspension du versement des charges sociales - une mesure qu'il souhaite de longue date mais à laquelle se sont opposés républicains et démocrates du Congrès - serait rétroactive au 1er juillet et en vigueur jusqu'à la fin de l'année, avec une possible extension en 2021 s'il venait à être réélu lors du scrutin de novembre. "Si les démocrates continuent de prendre en otage cette aide indispensable, j'agirai sous mon autorité de président pour donner aux Américains l'aide dont ils ont besoin", a dit l'actuel locataire républicain de la Maison blanche. Au cours d'une conférence de presse qui ressemblait à un événement de campagne, Donald Trump a ajouté qu'il pourrait signer un décret à "la fin de semaine", sans préciser s'il s'agissait de la semaine actuelle ou la suivante. Il a fait cette déclaration alors que de nouvelles discussions entre les chefs de file démocrates du Congrès et les principaux conseillers de la Maison blanche vendredi n'ont pas permis d'avancer sur un nouvel ensemble budgétaire pour compenser les effets de la crise sanitaire. Selon un décompte de Reuters basé sur des données officielles, l'épidémie de coronavirus aux Etats-Unis a tué plus de 160.000 personnes, dont 10.000 au cours des neuf derniers jours. La Chine ne souhaite pas que Donald Trump soit réélu Un nouveau sujet de tensions. La Chine préférerait que Donald Trump ne soit pas réélu lors de la présidentielle américaine du 3 novembre, et a "accentué ses efforts d'influence" en amont du scrutin, ont estimé vendredi 7 août les services de renseignement américains. L'Iran essaie aussi "d'affaiblir le président Trump", tandis que la Russie utilise "plusieurs leviers surtout pour dénigrer" son rival démocrate Joe Biden, selon William Evanina, directeur du Centre national du contre-renseignement et de la Sécurité. Ce haut responsable, qui supervise la surveillance des ingérences étrangères dans la vie politique américaine, a publié un communiqué pour faire le point sur la menace à moins de trois mois du scrutin. "Il semble difficile pour nos adversaires de s'ingérer ou de manipuler les résultats à grande échelle", a-t-il d'abord estimé, tout en manifestant des "inquiétudes" sur les campagnes d'influence menées selon lui sous couvert par la Chine, la Russie et l'Iran. "Nous estimons que la Chine préfère que le président Trump – considéré comme imprévisible par Pékin – ne remporte pas un second mandat. La Chine a accentué ses efforts pour peser sur l'environnement politique" en amont du scrutin, a déclaré William Evanina, alors que le bras de fer entre Pékin et Washington se crispe chaque jour un peu plus. Ingérence russe contre Biden A l'inverse, a-t-il poursuivi, "nous estimons que la Russie utilise plusieurs leviers principalement pour dénigrer l'ancien vice-président Biden", qui avait défendu l'opposition russe lorsqu'il était membre de l'administration de Barack Obama. "Des acteurs liés au Kremlin cherchent à soutenir la candidature du président Trump sur les réseaux sociaux et à la télévision russe", a-t-il noté. Selon les services de renseignement américains, Moscou avait déjà mené campagne en faveur de Donald Trump en 2016. Interrogé sur la question vendredi soir, Donald Trump s'est opposé à l'idée qu'un seul de ces pays souhaite effectivement sa réélection. "Personne de bon sens" ne penserait que le démocrate Joe Biden pourrait être encore plus dur en affaires que lui, a-t-il estimé lors d'une conférence de presse. "La Chine adorerait voir une élection lors de laquelle Donald Trump perdrait contre Joe l'endormi. (...) Notre pays leur appartiendrait."