Il faut bien tirer un gros coup de chapeau à la réalisatrice tunisienne, Kaouthar Ben Hania ! Eh oui, on ne peut que reconnaitre encore une fois sa victoire pour son nouveau long métrage, « L'homme qui a vendu sa peau » qui vient d'être doublement primé à la 77ème Mostra de Venise dans la Section « Orizzonti », (Horizons). La liberté, en filigrane Le Prix Orizzonti du Meilleur acteur au festival de la Mostra a été attribué à l'acteur syrien, Yahya Mahayni pour son rôle dans ce film qui a également remporté le prix « Edipo Re Pour l'Inclusion », l'une des sections parallèles du festival. Rappelons que la compétition «Orizzonti» est une section dédiée aux longs métrages à la Mostra de Venise qui est le plus ancien festival de cinéma. Mais, à cause de la crise sanitaire dans le monde cette année, l'édition 2020 a été organisée, a-t-on annoncé, autour d'un programme réduit, composé d'une cinquantaine de films et un protocole sanitaire assez strict Quant à la cérémonie de clôture, elle a été diffusée, samedi dernier, online au cours de laquelle a été annoncé le palmarès complet de ce prestigieux festival du film, organisé du 02 au 12 septembre 2020, à Venise en Italie. La trame du film dont le thème caché est la liberté, commence en Syrie et finit dans la folie de l'art contemporain...relèvent les critiques. Ce sont les horreurs en Syrie ou les scandales de l'art contemporain qui ont déclenché cette envie de faire le film, a-t-on demandé à la réalisatrice ? « Les deux, a-t-elle répondu. C'est un film, précise Kaouthar Ben Hania, où il y a une rencontre singulière entre le monde des réfugiés , ce monde de survie, de recherche de protection, et le monde de l'art contemporain , un monde de création, de luxe, de beaucoup d'argent qui se brasse , un monde hyper élitiste... C'est cette rencontre là que j'avais envie de raconter... » . Pourrait-on comprendre par là, que la réalisatrice brasse des thèmes autres, tout à fait puissants et relatifs cette fois aux sens de la vie ? Un parcours salutaire d'une réalisatrice Après études en cinéma à Tunis (EDAC) et à Paris, (la Fémis et la Sorbonne), Kaouthhar Ben Hania réalise un bon nombre de courts-métrages dont : « Peau de Colle » (2013), qui a été sélectionné dans plusieurs festivals internationaux, en remportant des prix dont : le Tanit d'Or aux JCC. Son documentaire « Les Imams vont à l'école » a été dévoilé à IDFA 2010, et par la suite sélectionné dans des festivals de renom, comme, Dubaï ou Vancouver au Canada. « Le Challat de Tunis », son premier long métrage ouvre la section ACID du festival de Cannes en 2014, et connaît un succès international après sa distribution dans plus de 15 pays. Son œuvre « Zaineb n'aime pas la neige » connait également une belle destinée, comme en témoigne sa sélection au festival de Locarno, et les prix qui lui sont décernés comme : le Tanit d'Or aux JCC 2016. En 2017, son long métrage « La Belle et la meute » est sélectionné dans la catégorie « Un certain regard » au festival de Cannes 2017. Son court métrage « Les pastèques du Sheikh » (2018), a entre autres, remporté le Prix du meilleur réalisateur au Festival du Film Arabe de Malmö, (Suède), et l'Etoile de Bronze, au Festival du Film d'El Gouna, (Egypte, 2018). Produit par Ciné Téléfilms et Tanit Films, avec les Allemands de Twenty Twenty Vision, les Belges de Kwassa Films, et les Suédois de Laika Film & Television, « L'Homme qui a vendu sa peau » grâce auquel le cinéma tunisien renoue avec les distinctions à Venise, entame après cette victoire, sa carrière internationale. Il réunit aux côtés de Yahya Mahayni, des grands noms du cinéma mondial, dont : Monica Bellucci et Déa Liane. Quand sera-t-il affiché en Tunisie ? Nous avons hâte de le voir sur nos écrans et dans nos salles de cinéma... Tous nos vœux de succès à notre grande réalisatrice, Kaouthar Ben Hania et l'équipe tunisienne qui a tissé cette réussite !