p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS – F.S. avec TAP C'était programmé, mais on ne savait pas quand cela devait éclater, dans le cadre du bras-de-fer malsain, entre le président de la République, Kaïs Saïed, et le chef du gouvernement, Hichem Méchichi. Voilà, maintenant, que c'est arrivé. Le refus d'appliquer les mesures de sécurité par le ministre des Affaires culturelles –que Méchichi ne porte pas dans son cœur, surtout qu'il était la goutte qui avait fait déborder le vase- et il a été limogé, illico presto. Le Chef du gouvernement, Hichem Méchichi, a décidé, lundi soir, de démettre le ministre des Affaires Culturelles, Walid Zidi, de ses fonctions et de charger le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Habib Ammar, d'assurer l'intérim. Cette décision a été annoncée dans un communiqué publié, dans la soirée de lundi à hier, sur la page officielle de la présidence du gouvernement. Aucune raison de ce limogeage n'a été évoquée. La journée du lundi, 5 octobre, a connu une grande agitation auprès des professionnels du secteur culturel notamment les artistes qui protestaient contre les nouvelles restrictions gouvernementale dans le secteur culturel dévoilées, samedi soir, le 3 octobre 2020. Afin de lutter contre la propagation de l'épidémie de la Covid-19, le Chef du Gouvernement, Hichem Méchichi, avait annoncé une série de mesures qui s'appliqueront à divers secteurs dont celui de la Culture, avec, notamment, l'interdiction des activités et manifestations culturelles et artistiques pour une période de deux semaines. S'exprimant devant les sit-ineurs à la Cité de la Culture, Walid Zidi a pris une position qui va à l'encontre de l'application des décisions gouvernementales. Dans une séquence filmée largement relayée par les médias électroniques et les réseaux sociaux, le ministre limogé s'était alors montré clairement favorable aux revendications des professionnels du secteur, en affirmant que "le ministère n'allait pas interdire aux artistes de pratiquer leurs activités". Il avait aussi déclaré que son département "n'est pas là pour exécuter le contenu des communiqués de la présidence du gouvernement", ce qui a pu être interprété comme étant une position en opposition à la décision du gouvernement. "Le ministère n'a pas publié de communiqué au sujet de l'interdiction des manifestations culturelles et aucun document n'a été signé pour mettre en application cette décision (gouvernementale)", a encore affirmé Zidi. Cette déclaration polémique, n'a pas tardé à faire réagir la présidence du gouvernement. Peu avant la publication du communiqué de la présidence, le ministère des Affaires Culturelles a publié un communiqué dans lequel il annonce le "report des manifestations et spectacles culturels et artistiques destinés au public". Ce report concerne "les événements programmés par les institutions relevant du ministère". Pour ce qui est des activités habituelles dans les institutions publiques et privées, elles ne subiront aucun changement, indique la même source qui insiste uniquement sur la nécessité de se conformer au protocole sanitaire en vigueur. Le communiqué précise aussi que pour les deux semaines à venir, le ministère œuvrera à la mise en place de protocoles sanitaires qui correspondent aux spécificités et activités de chaque espace. Ce travail sera élaboré en coordination avec le comité scientifique de lutte contre les Coronavirus, lit-on encore. Depuis sa nomination au sein du gouvernement Méchichi, le ministre écarté n'a cessé de soulever la polémique à travers ses déclarations. Avant même l'adoption du nouveau gouvernement, les services de presse du gouvernement Méchichi avait annoncé, dans un communiqué publié dans la matinée du 27 août dernier, le remplacement de Walid Zidi par une autre personnalité. Finalement, Zidi avait été maintenu à son poste après avoir été reçu, le jour même, dans l'après-midi, par le président de la république, Kaïs Saïed, qui appuyait son maintien au poste de ministre des Affaires Culturelles. Dans un secteur culturel et artistique fragilisé par la crise sanitaire, la révocation de Zidi devra encore mettre les professionnels en difficultés dans une conjoncture économique défavorable qui dure depuis mars dernier. Croyant bénéficier du soutien solide du président de la République, Zidi a cru pouvoir tenir tête au chef du gouvernement qui l'attendait au tournant. On se demande, entretemps, si Walid Zidi était digne de ce poste dans lequel il voulait faire cavalier seul, à tort ou à raison, alors qu'un gouvernement doit être uni et doit respecter des décisions collectives. C'est donc, un prêté pour un rendu, dans la guerre entre Méchichi et Saïed et on ne sait pas où elle va mener le pays !