p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a exprimé, hier, son attachement à l'ouverture d'un nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé en vue d'atténuer la détérioration du pouvoir d'achat des salariés. «Nous allons adresser une correspondance officielle au ministère des Affaires sociales pour demander l'ouverture d'un nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé », a souligné le secrétaire général de l'UGTT chargé du secteur privé, Mohamed Ali Boughdiri. Il a également précisé que le démarrage de ce round de négociations qui devait initialement avoir lieu en mars 2020 a été reportée sine die en raison de la pandémie du coronavirus. Négociations décalées depuis mars Le responsable syndical a fait savoir d'autre part que les négociations devraient concerner à la fois les aspects financiers et réglementaires, tout en indiquant que plusieurs chambres patronales de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA) refusent toujours de signer les avenants aux conventions collectives sectorielles prévoyant une majoration de 6,5% des salariés au titre des années 2018 et 2019 dans plusieurs secteurs dont l'enseignement privé, le transport des marchandises et les sociétés de gardiennage. En février dernier, l'UGTT et l'UTICA s'étaient mis d'accord sur le lancement d'un round de négociations sociales dans le secteur privé à partir du mois de mars. Cet accord prévoyait des négociations sectorielles qui devaient prendre en considération les spécificités et la situation de chaque secteur d'activité économique et aboutissement à des taux de majorations différents. L'intérêt se portait alors sur la mise en place de commissions mixtes couvrant les 54 secteurs d'activités économiques régies par des conventions collectives sectorielles (44 conventions collectives sectorielles ont été signées entre l'UGTT et l'UTICA et dix autres ont été signés avec des syndicats patronaux indépendants comme la Fédération tunisienne de l'hôtellerie et la fédération de l'enseignement privé). Aspects législatifs et réglementaires La centrale syndicale s'est opposée à des négociations centralisées puisque l'accord sur les augmentations salariales qui serait conclu au niveau central est susceptible d'être remis en cause à des échelons inférieurs (chambres patronales représentant les secteurs affectés par la crise économique) comme ce fut le cas lors du précédent round du dialogue social. Le nouveau round de négociations sociales dans le secteur privé doit d'autre part concerner les aspects législatifs et réglementaires régissant les relations professionnelles à lumière des mutations enregistrés depuis la révolution, dont les nouvelles dispositions de la Constitution de 2014, le pacte social et le programme national de travail décent. Ainsi les conventions collectives sectorielles devraient être révisées pour englober de nouvelles dispositions relatives, entre autres, au droit syndical, au classement professionnel, à la durée des stages et des périodes d'essai, aux délais de titularisation et aux sanctions disciplinaires. Dans ce cadre, l'UGTT a déjà présenté au ministère des Affaires sociales, qui joue un rôle d'arbitrage entre les patrons et les syndicats conformément aux traditions bien ancrées du dialogue social, des projets de conventions collectives couvant plusieurs nouveaux secteurs d'activité comme les centres d'appels, l'industrie pharmaceutique, la production audiovisuelle, l'aquaculture et la conservation des produits de la mer et l'agriculture Pour rappel, le dernier round de négociations sociales dans le secteur privé a abouti à des augmentations salariales de 6,5% par an du salaire de base et des primes fixes au titre des années 2018 et 2019.