Paris : braquage au musée du Louvre ce dimanche matin    Tunisie : le gramme d'or atteint 400 dinars    Etihad Airways ouvre une ligne directe Abu Dhabi-Tunis à partir du 1er novembre 2025    Comment passer dix jours en Tunisie à petit prix cet hiver ?    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La médina face aux malheurs de l'histoire    Le mouvement "No Kings" mobilise plus de 2.600 manifestations contre la politique de Trump    Le poste-frontière de Rafah restera fermé jusqu'à nouvel ordre    Nouveau coach à la tête de l'US Monastir    Ligue des champions – 2e tour préliminaire aller Rahimo FC-EST (0-1) : Le juste nécessaire !    Quand l'USM s'écroule face à la JSK : Inodore, incolore    Ligue 1 – 10e journee – Matchs avancés : La JSO prend de la hauteur    L'Algérie annonce la fin du cash d'ici 2028    Changement de temps ce dimanche : pluies et baisse des températures    Sfax : saisie de 800 kg de sucre subventionné et de café illégal    Précipitations en Tunisie : jusqu'à 100 mm enregistrés à Bizerte    Sur instruction de Kais Saied : la Tunisie et la Chine unies pour sauver Gabès de la pollution !    Gabès : grève générale le 21 octobre    Le ministère de la Défense rend hommage à l'amiral à la retraite Mohamed Chedly Cherif    Parlement : séance lundi sur la crise environnementale à Gabès    Parlement : séance plénière lundi pour sur la situation environnementale à Gabès    Alerte météo : orages et pluies ce soir sur le nord et le centre, avec des vents forts !    Kharbga City, un festival créatif pour les enfants et adolescents à Tunis    Kais Saïed : des solutions urgentes pour la crise environnementale à Gabès    TTI ELECSA TN : Retour sur une participation réussie au Salon ELEK ENER 2025    Tunisie face au vieillissement de sa population : une question nationale urgente    Le Président de la République prend en charge le traitement d'un jeune blessé lors des événements à Gabès    Ridha Bergaoui: Le dromadaire, un précieux allié contre le réchauffement climatique    Plus de 20 000 Tunisiens ont obtenu un visa pour l'Italie cette année    Huawei et ses partenaires au service de l'énergie solaire en Tunisie    L'église Saint Croix à la Médina de Tunis abrite l'exposition "Nouveaux langages dans les arts entre les deux rives"    Tunis fait vibrer le monde au rythme du rock et du métal    Le Festival National du Théâtre Tunisien 'Les Saisons de la Création' se déroule dans son édition 2025 à Tozeur et Tunis    Météo en Tunisie : températures entre 23 et 28 degrés    Pr Riadh Gouider élu Premier Vice-Président de la Fédération Mondiale de Neurologie : une première en Afrique et dans le monde arabe    Riadh Zghal: L'appropriation de la technologie et la demande sociale pour la science    Tunisie : « The Voice of Hind Rajab » dans la shortlist des European Film Awards 2026    Rebirth : l'exposition 100 % féminine qui célèbre la renaissance    Décès de l'acteur tunisien Ali Farsi, une grande perte pour le milieu artistique    La Tunisie entre dans l'histoire : qualification mondiale sans encaisser un seul but !    Tunisie vs Brésil : Le choc amical à ne pas manquer !    L'or explose et dépasse les 4 200 dollars l'once, un sommet historique    Habib Touhami: La confrérie doublement "maudite" des orphelins    Nouveau classement des passeports les plus puissants au monde... Singapour en tête    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    Etats-Unis : la Cour suprême pourrait restreindre les protections électorales des minorités    Le SNJT rend hommage aux journalistes tunisiens de la flottille Al Soumoud    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



A ce train-là, nous foncerons droit sur un Iceberg !
Publié dans Le Temps le 07 - 11 - 2020

p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Les institutions de l'Etat seraient-elles à ce point devenues un mélange de cynisme, de clanisme et de démagogie ? On en a pour très longtemps encore avec cette architecture politique portant, à sa naissance, le visage hideux et inédit d'une force suprême induisant de nouveaux comportements. Au final, l'asservissement de l'Etat, devenu simple commis de la ploutocratie. Cela aura généré une décennie de mauvaise gouvernance, d'instabilité politique et, tout cela, pour feindre de faire barrage au retour de « l'Etat-Léviathan ».
Plus encore, on mesure au fil des années, l'ampleur des cassures désormais irréparables entre les composantes de cet Etat maintenu, depuis longtemps, artificiellement en vie. Et ne cherchons pas des prétextes du côté de la pandémie...
Le délabrement de l'Etat
n'a pas attendu Méchichi
Sans doute, la révolution n'a-t-elle pas eu pour premier réflexe de concevoir un modèle nouveau de gouvernance. Elle ne s'est pas, non plus, ravisée de se laisser accompagner d'une véritable révolution culturelle, la seule capable de réinstaurer la citoyenneté. La seule aussi qui eût induit un rééquilibrage entre les institutions et entre les pouvoirs. La seule, enfin, qui aurait intégré les zones déshéritées dans la dynamique de l'emploi et de la croissance.
Et cela fait que, de déséquilibre en déséquilibre, l'Etat se retrouve dans une impasse dont on ne voit pas le bout. Entre impératifs des partis, leurs intérêts étriqués, la propension à la politique politicienne et, en face, la rigidité des organisations nationales et les dogmes des institutions financières (la BCT), plus que d'impasse, il s'agit de blocage. Qui peut finalement naviguer indéfiniment dans des eaux aussi troubles ? C'est là, la résultante de dix années de clochardisation de l'Etat, de domestication servile des gouvernements, gouvernements faisant systématiquement l'objet de toutes les convoitises.
Hichem Méchichi qui voulait tailler les tentacules étranglant, telle une piovra, la Kasbah, était-il très inspiré de mettre sur pied un gouvernement de technocrates ? C'était la seule voie viable. D'autant que les gouvernements ayant précédé le sien -en dehors du gouvernement Jomaa, fruit du consensus établi par le Quartet- se sont, tous, pliés soit aux injonctions de l'hydre politique à plusieurs têtes et dont Ennahdha donne le tempo de la danse macabre ; soit aux rugissements de la Centrale syndicale pour la défense des masses laborieuses. C'est sa vocation. Sa matrice. Finalement, les pressions et les récupérations se sont érigées en autant de diktats.
La question reste cependant posée : Méchichi pouvait-il faire autrement ? Et, surtout, au vu du clanisme et des dissonances ayant marqué le gouvernement Fakhfakh...
Or voilà que le mot « coussin » ne cesse d'alimenter la suspicion autour de l'indépendance de ce gouvernement. Quelque part, ce fut un message adressé à Carthage. Peut-être aussi qu'il voulait faire comprendre aux uns et aux autres qu'au besoin, il vendrait cher sa peau. Soit. Sauf que ce « coussin » est rembourré d'épines...
Lors de sa première-réelle-interview télévisée, Hichem Méchichi a prononcé cette phrase qui, aujourd'hui, se retourne contre lui : « L'Etat ne peut pas être un mauvais payeur ». En d'autres termes, il ramène la situation catastrophique des entreprises publiques aux créances non honorées par l'Etat. Il entendait rétablir la solvabilité de l'Etat. L'anoblir. Il voulait aussi dire que l'Etat est au service de la communauté nationale et non l'inverse. Quelque part, on pourrait y transposer la fameuse réflexion d'Einstein : « L'Etat est notre serviteur et nous n'avons pas à en être les esclaves ». C'est de l'anti-Machiavel.
Le bouc-émissaire tout désigné ?
Mais il aura suffi qu'il parle de recours à la force légitime de l'Etat, en ce qui concerne la célèbre vanne de Tataouine, pour que la coordination d'El Kamour lui réponde en termes de défi. En termes de guerre. Or, c'est bien lui qui a dépêché une équipe à Tataouine, chapeautée par Moncef Achour, un négociateur perspicace, et c'est encore lui qui a voulu favoriser le dialogue avec une représentation régionale et pris aussi sur lui de remédier au gâchis causé par un gouvernement précédent (celui de 2017), ne serait-ce que parce que celui-ci s'était engagé par écrit dans un protocole pour le moins biscornu.
Aujourd'hui, tout laisse présager une sortie de crise. Peut-être même qu'un échantillonnage d'un nouveau mode de développement régional est en train de voir le jour à Tataouine même. Du mal naitrait le bien, en somme. Sauf que la « comptabilité objective » de cette situation de blocage est désastreuse pour l'économie du pays. La vanne fermée cause un manque à gagner de 800 mille dollars/jour (en matière de pétrole, on parle dollar), alors même que la baisse mondiale des cours du pétrole aura épargné à la Tunisie une indexation de l'ordre de 2,3 milliards de dinars sur la Caisse de compensation.
Mais c'est là le hic : le gouvernement a quand même dû inscrire au budget complémentaire 2020 une augmentation des dépenses au chapitre de la compensation. D'où l'un des motifs ayant fait que le projet de loi de finances « corrective » soit rejeté par la commission des finances de l'ARP et que le gouvernement l'ait retiré pour corriger les imperfections.
Et de blocage en blocage, voilà que la Banque Centrale se raidit. Pas question pour elle de financer le déficit budgétaire !
Dans cette même conférence de presse, Hichem Méchichi a déploré que la BCT ne traite pas autour d'une table avec le gouvernement et qu'elle se limite à publier, froidement, un communiqué où elle réitère son niet. Le Chef du gouvernement affirme que l'urgence consiste en un financement en BTA de la part de la BCT à hauteur de 3,4 milliards de dinars pour boucler cette maudite loi de finances complémentaire au titre de 2020. Pour les experts, il en faudra 11 autres milliards pour le budget 2021.
Pour Marouane Abassi, cela génèrerait (juste en ce qui concerne la loi de finances corrective) un taux d'endettement qui atteindrait les 90% du PIB, taux jamais enregistré auparavant dès lors que, par corrélation, 42% du budget de l'Etat sera financé par l'endettement.
Or, le gouvernement est face à un choix cornélien. Il veut liquider ses arriérés (surtout au niveau des marchés publics) et cela demande une enveloppe de 4 milliards de dinars. Sinon, il ne trouvera plus de preneurs dans ses appels d'offres, si ce n'est déjà fait. Il faut aussi respecter les engagements du gouvernement Chahed vis-à-vis de l'UGTT en ce qui concerne l'enveloppe des augmentations salariales dans la fonction publique (c'est déjà 1 milliard de dinars et c'est pour cela que le FMI nous tourne le dos). Dilemme en effet, auquel on rajoute l'imbroglio autour de l'enveloppe dédiée à l'urgence suprême : la Covid-19.
Il ne s'agit pas défendre le gouvernement Méchichi, ce n'est pas notre vocation. Jamais. Mais le gouvernement revit aujourd'hui ce qu'a vécu un certain Tarek ibnou Zied quand celui-ci prononçait ce légendaire sermon à ses troupes : « La mer est derrière vous, et l'ennemi est devant vous ! ».
p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"
R.K.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.