Avec une baisse d'activité de 80 %, les louages ont aussi particulièrement pâti de la crise sanitaire. Le coronavirus (Covid-19) a mis leurs propriétaires dans de graves difficultés. Ils ont dénoncé dernièrement la situation qualifiée de "terrible" dans laquelle ils pataugent depuis les restrictions de déplacement d'une région à une autre, décidées par les pouvoirs publics pour endiguer la propagation du coronavirus. Ils tournent à vide et attirent l'attention des pouvoirs publics sur la dégradation de l'activité. Force est de constater que le secteur est frappé de plein fouet par la crise et il lui faut du temps et des mesures de soutien de longue haleine pour le redresser. Plusieurs louagistes sont touchés à cause notamment de la rareté des clients. Les restrictions de déplacement d'une région à une autre ont eu des impacts négatifs sur le secteur. « On ne peut que transporter les personnes ayant une autorisation de déplacement. Ces restrictions nous ont handicapées. Nous sommes au bout du rouleau », avoue Wassim. « Nous risquons de mettre la clé sous le paillasson. Nous sommes, pratiquement, à l'arrêt. On est sur les jantes ! », souligne Amor, un chauffeur de louage. « Notre calvaire dure depuis le confinement, en mars dernier. C'est une crise qui couve depuis plusieurs années. Maintenant, l'épidémie n'a fait que nous enfoncer. Nous devrons atteindre des heures pour remplir notre voiture », nous dit un louagiste en train d'attendre l'arrivée de clients dans la station « Nous n'avons d'autres choix que de rentrer à la maison afin de ne pas gaspiller le gasoil, avec les clients se font très rares et la concurrence des bus régionaux. Le fait que notre temps de travail soit réduit ne tourne pas vraiment à notre avantage : nous avons un manque à gagner conséquent », nous explique Sami Les « louagistes » ont, en tout cas, manifesté leur mécontentement quant à cette mesure, estimant que leur gagne-pain se trouve menacé d'autant plus qu'ils ont plusieurs charges à payer. La majorité des louagistes dépendent des propriétaires des véhicules à qui ils doivent des comptes soit par jour, par semaine ou par mois avant de nourrir leurs familles respectives. Mais sur leur chemin, se dressent au quotidien des obstacles monstrueux décrits par le tableau des charges exponentielles qu'ils doivent payer à l'état, aux compagnies d'assurance et aux banques. Ces charges les dépouillent et les réduisent à néant. Ils travaillent beaucoup mais ils sont malheureux. Ils demandent aux autorités concernées la prolongation des délais de paiement des taxes, des frais d'assurances et des dettes auprès des sociétés. « Nous n'avons pu rembourser nos dettes, depuis le début du confinement total dans le pays (22 mars 2020) et avec ces restrictions imposées depuis deux semaines, la situation est devenue insupportable », estime Mohamed Ali. Mourad Jlassi chargé de communication au bureau régional des louagistes à Jendouba appelle les autorités à intervenir pour fournir des aides financières et en nature à ceux qui travaillent dans cette activité qui constitue la principale source de revenus pour plusieurs d'entre eux, tout en allégeant les restrictions entre les régions. Toute la profession appelle, de son côté, à ouvrir un dialogue avec le gouvernement pour aider le secteur à rebondir à nouveau et à assurer le maintien des emplois K.B.