p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Slim BEN YOUSSEF p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Quand le pouvoir judiciaire se met, scandaleusement, à laver son linge sale sur la place publique, et lorsque le torchon brûle, précisément, entre deux juges, et non pas des moindres, sur fond de graves accusations concernant la dissimulation de preuves dans les dossiers des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi –dossiers qui trainent depuis des années !-, il y a sérieusement intérêt à allumer ses quinquets et à voir tout cela à la chandelle, tout en croisant attentivement les doigts, dans l'espoir que la vérité -la Grande Vérité !- finisse, «accidentellement», par éclater au grand jour. Les Tunisiennes et les Tunisiens n'attendent que cela, en effet... Un juge est accusé de recevoir des pots-de-vin, un autre de dissimuler des informations liées à des affaires d'assassinats politiques. Voilà pour résumer, en deux coups de cuillers à pot, le « crêpage de chignons » qui bat actuellement son plein entre le président de la Cour de cassation et l'ex-procureur de la République du tribunal de première instance de Tunis. Si la polémique ne fait que commencer, les graves accusations concernant la dissimulation de preuves, dans les dossiers des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, donnent décidément une ampleur considérable à cette « querelle », qui intéresse au plus haut point l'opinion publique nationale. Le pouvoir judiciaire « au-dessous » de la mêlée ! Qui a commandité les meurtres de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi ? Les coupables, très haut placés et bien connus de tous, courent impunément les rues, tout en employant le vert et le sec, des années durant, pour entraver « les voies de la justice » et dissimuler toute trace de leur culpabilité. Secret de polichinelle : l'ex-procureur de la République, dont il est question, serait fortement impliqué dans ce processus. Accusé de dissimulation de preuves, ce dernier, faut-il le rappeler, a été déjà pointé du doigt, maintes fois et pour le même motif, par le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi. Dans le cadre des plaintes déposées, de part et d'autres, ou par tierces parties, contre ces deux magistrats, le parti Attayar a appelé le Conseil supérieur de la magistrature, le parquet et l'inspection générale du ministère de la Justice à ouvrir une enquête sérieuse sur cette affaire. Dans un communiqué, Attayar a tenu les pouvoirs exécutif et législatif responsables de « l'état de chaos et de la corruption observée dans l'établissement de justice, et dans les différents organes judiciaires. » Pour sa part, Brahim Bouderbala, bâtonnier des avocats, avait d'ailleurs appelé à l'ouverture d'une enquête approfondie contre deux juges s'échangeant des accusations de corruption. «Garder le silence face à cette question portera atteinte à la justice qui perdra sa crédibilité ainsi que la confiance des citoyens», a-t-il martelé. Avant de conclure : « cette question est grave et nécessite une enquête d'autant plus que les parties qui échangent des accusations sont au sommet de la hiérarchie judiciaire ». Dans la foulée, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), a décidé, mardi, de retirer l'immunité judiciaire du magistrat Taieb Rached, concernant l'un des trois dossiers soulevés à son encontre dans le cadre de l'affaire d'échange d'accusations avec l'ancien premier président du tribunal de première instance de Tunis Béchir Akrémi. Le CSM a décidé, par ailleurs, de charger le parquet du tribunal de première instance de Tunis d'enquêter sur les fuites de suspicion de crimes en rapport avec les affaires des assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, ainsi que sur des présomptions de crime en rapport avec des affaires de terrorisme et de malversations financières. Mutation de l'ex-procureur chargé du dossier Interrogé par «Le Temps», un membre du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, écarte toute retombée directe de cette «querelle», éminemment médiatisée, sur le dossier des deux martyrs : «Je ne pense pas que cette polémique peut aider, concrètement, à faire avancer les choses, concernant les dossiers des deux martyrs qui trainent depuis des années». Et de mettre au clair : «C'est plutôt la mutation de l'ex-procureur de la République du tribunal de première instance de Tunis, qui nous intéresse le plus, étant donné qu'il n'est plus chargé de l'affaire, et devient donc passible de poursuites judiciaires, sur l'affaire en question, notamment pour dissimulation de preuves». Notre interlocuteur a tenu d'ailleurs à rappeler que le Comité de défense avait déjà déposé de nombreuses plaintes contre l'ex-procureur, pour dissimulation de preuves dans l'affaire des deux martyrs, notamment auprès de la Cour de Cassation de l'Ariana. Et de conclure : «Les accusations relayées actuellement par différents médias, ne font que fortifier les suspicions qui planaient depuis longtemps déjà autour de l'ancien procureur de la République chargé du dossier. Elles viennent confirmer les données révélées et répétées maintes fois par le Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, durant ces dernières années ». Bon courage au comité. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"