* Le problème se pose à Zarzis Les dirigeants zarzissiens ont-ils eu raison de résilier le contrat de leur entraîneur des gardiens Farhat Lissilaâ ? C'est la question que ne cessent de se poser nombre de supporters sudistes après le limogeage par le bureau directeur de cet entraîneur des gardiens, lui-même ex-gardien et enfant du club, suite aux mauvais résultats imputés en grande partie au gardien Rami Jridi, dont il avait la responsabilité. Les avis concernant cette affaire divergent. Mais, devant les résultats en dents de scie de leur équipe, et particulièrement la petite forme de Rami Jridi, les doigts accusateurs se sont pointés vers le premier responsable de la préparation des gardiens qui en était à sa troisième année consécutive à ce poste. Depuis l'entame de la présente saison et même bien avant, certains fans des Sang et Or sudistes ont contesté la reconduction de cet entraîneur des gardiens, surtout, prétendaient-ils, que depuis son avènement il y a trois ans, il a échoué à former un gardien du cru. « On ne veut plus dépendre des gardiens venus d'ailleurs, on est une petite équipe aux ressources limitées qui ne nous permettent guère d'acquérir beaucoup d'éléments, et en particulier des gardiens », affirme-t-on à Zarzis. Devant l'insistance de quelques membres du comité, ainsi que de quelques-uns de leurs amis qui les côtoient, les dirigeants zarzissiens, et à leur tête le président Friaâ, ne trouvèrent pas mieux que de limoger Farhat Lissilaâ, afin de calmer les esprits. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Farhat Lissilaâ est professeur d'éducation physique de son métier, ex-gardien de l'équipe sudiste, détenteur des meilleurs diplômes dans le domaine de la formation des gardiens, après avoir suivi la quasi-totalité des stages et cours de formation organisés par les instances dirigeantes du football national durant les années passées. Il avait exercé aussi dans d'autres clubs que l'ESZ, tels le CO Médenine et l'AS Marsa. Lors de deux dernières rencontres disputées par son ex-équipe face aux Clubistes et aux Etoilés, au cours desquelles le jeune et nouveau keeper Abderrahman Baâboura s'était distingué avec brio, nous l'avions approché pour lui demander les raisons de la non-titularisation de ce gardien issu des catégories des jeunes et qui aurait dû être lancé dans le bain depuis plusieurs semaines surtout que Rami Jridi avait multiplié les piètres prestations et n'avait pas convaincu.
« On devait préparer Baâboura pour la phase retour » L'ex-entraîneur des gardiens s'est montré très compréhensif à l'égard de ces critiques, mais n'a pas mâché ses mots envers les dirigeants : « Si le niveau de notre football n'a pas progressé comme le souhaite tout le monde, c'est en grande partie à cause de l'interférence dans les décisions de gens qui n'ont ni de près ni de loin aucun lien avec ce domaine. Ces gens ne sont pas fautifs du moment que les responsables les écoutent et obéissent à leurs doléances, fussent-elles erronées. Les dirigeants de nos équipes, eux-mêmes, sont incapables d'évaluer le travail d'un technicien, et ce qui est encore plus grave, c'est qu'ils ne respectent pas les limites de leurs responsabilités, ils cherchent à fourrer leur nez dans tout, or celui qui prétend tout connaître et tout faire, en réalité ne connaît rien et ne fait rien. Tous savaient pertinemment que nous étions en train de préparer ce jeune pour la seconde phase du championnat, mais aujourd'hui ils font semblant de l'oublier. La responsabilité de garder une cage au plus haut niveau est une lourde tâche et il n'est nullement aisé de s'y acquitter convenablement et de réussir avant d'apprendre les bases indispensables à ce poste ingrat. Etre un bon gardien n'est pas seulement savoir plonger ou faire des acrobaties, mais aussi se placer juste, au moment où il faut, en fonction de la tactique de ses camarades et de ses adversaires, diriger avec autorité ses défenseurs et relancer. Le gardien doit être le premier attaquant de son équipe. Savez-vous que Abderrahman Baâboura, ce jeune à qui je prédis un grand avenir, est certes passé par toutes les catégories de jeunes, mais sans avoir disputé le moindre match comme titulaire ? Savez-vous que, l'année dernière, il n'avait disputé que deux rencontres en tant que premier gardien avec les Espoirs ? Est-ce logique et acceptable de le lancer dans la fournaise de notre championnat, à l'état brut, avec ce manque terrible de compétition ? » Ceci dit, les dirigeants ainsi que les fans zarzissiens ne jurent que par le nom de leur jeune keeper ces derniers jours, ils ont reproché même au président Friaâ, qui a, à son tour, failli en dernière minute revenir sur sa décision de l'engager, d'avoir fait revenir Mehrez Hosni dans le giron de l'ES Zarzis après un premier half de cet exercice passé sous les couleurs de l'US Monastir. Farhat Lissilaâ pense quant à lui le contraire : « Deux bons gardiens sont indispensables pour une équipe de Ligue 1, car chacun d'eux sera appelé à suppléer l'autre, pour une raison ou une autre. Le championnat est encore long et il faut penser aux impondérables et aléas de dernière minute. Sous la direction de Mokhtar Tlili, j'avais demandé l'incorporation du jeune Baâboura à la place de Rami Jridi, mais l'entraîneur a catégoriquement refusé, lui préférant Makram Dabboub ». Ce dernier a justement remplacé Lissilaâ comme premier responsable de la préparation des gardiens, mais une chose est certaine : la distinction et les prouesses de l'actuel portier, Abderrahman Baâboura, ne sont nullement le fruit du travail accompli par Dabboub, mais bel et bien de celui de Farhat Lissilaâ.