Les autorités françaises doivent veiller à ne pas "violer les droits de l'homme de tout un groupe" dont certains ont commis des actes répréhensibles, a prévenu hier la Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet. Interrogée spécifiquement sur la France, et en particulier sur la loi de "sécurité globale" et les violences policières, pendant une conférence de presse, Michelle Bachelet a dressé une liste de sujets d'inquiétude et de recommandations aux autorités françaises. "Prendre des mesures" pour éviter la stigmatisation Concernant la loi sur la "sécurité globale", dont des aspects sont critiqués en France même, Michelle Bachelet note plusieurs points qui posent "problème": "extension des pouvoirs de police, étendus aux gardes de sécurité privés, créations de nouvelles infractions, etc". Elle a fait part aussi de son inquiétude "de la possible stigmatisation des musulmans" par le bais des propositions pour asseoir les principes républicains. La Haut-commissaire a rappelé qu'en termes de violences policières, elle avait déjà fait part de ses inquiétudes durant les manifestations du mouvement de protestation des "gilets jaunes", lancé fin 2018 en France, et elle "encourage les autorités a mener des enquêtes rapides, complètes, indépendantes, impartiales et transparentes pour toute violation des droits de l'homme". Elle a aussi rappelé qu'elle s'est déjà inquiétée depuis longtemps "du racisme et des contrôles aux faciès des forces de l'ordre qui doivent être traitées urgemment", selon elle, soulignant que "nous voyons cela dans de nombreux pays à travers le monde". Ces dérives "risquent d'entamer un peu plus le lien de confiance entre la police et la population, en particulier les minorités raciales et ethniques", a-t-elle insisté. La conférence de presse de Michelle Bachelet faisait suite à son discours sur les perspectives des droits humains dans le monde, dans lequel elle a mené un véritable réquisitoire contre la manière dont les autorités dans le monde entier ont mené la lutte contre la pandémie, sacrifiant souvent les droits humains.