p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Ali Laïdi BEN MANSOUR p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le conflit qui a défrayé la chronique du weekend dernier concernant les heurts entre jeunes à propos d'une soit disant « source chaude » au fin fond du Sud, a quand même fait de blessés et même un mort ! Plus de 60 ans après l'indépendance de ce pays, nous assistons, abasourdis, à la résurgence de certains démons qu'on croyait depuis longtemps enterrés ! L'endroit, pour ceux qui connaissent la région, est une immensité désertique comme tout ce qui l'entoure à 100 Km à la ronde. C'est un point de séparation (administrative), sur le papier, entre deux délégations, Béni Khédache, du gouvernorat de Médenine et Douz, du gouvernorat de Kébili. L'Aïn Skhouna, la source chaude littéralement, est un vestige d'un forage pétrolier qui a été abandonné faute de pétrole par une des compagnies qui explorent le sud tunisien à plusieurs autres endroits. Depuis des années, cette source est visitée surtout qu'on lui a collée des vertus thérapeutiques imaginaires. Un jeune de Douz, a eu l'idée de construire, à côté, une hutte où il vendait aux visiteurs du thé, du café et des boissons ! Mais, dans cette partie du pays, comme dans beaucoup d'autres, les terres sont des propriétés collectives aux mains des tribus de la région. Une aberration que le colonisateur français nous a léguée sournoisement et que l'Etat national n'a pas pu, pour beaucoup de raisons, résoudre ou du moins changer. L'endroit du litige est théoriquement sur les terres revenant à la tribu des Mrazig, habitants la délégation de Douz. Mais, des petits malins (on parle d'un investisseur du Golfe mais personne n'a des preuves tangibles) qui auraient fait croire aux habitants de Béni Khédache, délégation limitrophe, à l'existence de gisement de pétrole à cet endroit. Il parait que tout le litige est fondé sur cette aberrante histoire. Ce n'est pas la première fois que cette mentalité tribale, pré-étatique et pré-nationale, fait surface depuis 2011. Ça s'est passé aussi à Gafsa et ailleurs. Le problème est dans ce statut de terres tribales qui prévalut encore dans plusieurs gouvernorats du Sud particulièrement et qui en plus des démons qu'il fait resurgir de temps en temps est un handicap de développement important. La situation dans des gouvernorats comme Kébili, Gafsa, Tozeur, Tataouine et Médenine est grotesque. Des milliers d'hectares de terres sont bloqués et pourtant ces terres sont un élément de développement très prometteurs pour ces régions en mal d'investissements. Ces terres sont gérées par des « Comités de gestion », souvent tribales, et souvent influençables par le premier venu ou par la corruption et le népotisme, sans que l'Etat ait son mot à dire. Plusieurs fois, des organisations de la société civile dans cette partie du pays ont appelé les pouvoirs publics à inventer des solutions à même de sortir ce potentiel énorme du giron tribal pour l'insérer dans l'économie du pays. Plusieurs projets d'envergure se sont trouvés stoppés ou même abandonnés à cause de ce statut. Aucun gouvernement ne s'est attelé à cette tâche. Pire, des politiciens véreux veulent s'introduire par le biais de cette législation obsolète pour faire du clientélisme et même pour faire des affaires. Il est regrettable qu'on en arrive aux affrontements, aux blessés et aux morts. Mais espérons que c'est l'occasion pour qu'enfin on s'occupe de ce dossier et qu'on change une législation qui ne fait que semer le désordre. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"