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Comme un souffle...
Publié dans Le Temps le 22 - 12 - 2020


Ça n'a pas dû être facile, pour Hélène Catzaras...
Le secours de la caméra, pour y accrocher sa douleur muette. La peine, qu'elle refuse de crier.
Altière et pudique, quand elle parle de son compagnon de vie, de sa rencontre avec lui, du premier film qui les a réunis (Soleil des hyènes de Ridha Béhi, tourné au Maroc), quand elle parle de lui; lui, Sid Ahmed Snoussi, Hélène Catzaras n'est plus de ce temps. Elle est ailleurs, comme évanescente, aspirée par ce passé, qu'elle voudrait n'avoir pas quitté, pour ne jamais avoir à se séparer de celui à qui, elle avait encore tant de questions à poser, tant de réponses à attendre. Le bonheur en somme. Le temps qui reste, elle ne savait pas, qu'il était déjà épuisé.
Mais la caméra ne peut pas faire écran, ne peut pas faire rempart, pour la protéger, contre le sentiment d'avoir, désormais, à composer avec des fantômes de souvenirs. ce télescopage entre hier et aujourd'hui, entre ce qui a été, et, ce qui n'est plus, entre la vie, et le cinéma, entre elle à l'écran, en compagnie de l'homme qu'elle a aimé, et elle, devant l'écran, à essayer de retenir, du geste, de la main, de tout le corps, et du regard, l'homme qui quitte le cadre du film, qui est bientôt hors- champ, et qu'elle ne peut pas rejoindre, parce qu'elle ne peut pas traverser l'écran, pour se retrouver, comme dans le passé, à ses côtés, sur le tournage d'un film, c'est tout ce qui reste. C'est donc ça, toute une vie?
Il faut beaucoup de courage, et sans doute, une fidélité à toute épreuve, à la vie, à la mort, pour entreprendre ce voyage à rebours, métaphoriquement, et physiquement, pour aller à la rencontre de l'amour d'une vie. L'unique. Son plus grand amour. Le premier, le plus grand dira-t-elle. L'unique.
Comment s'arranger avec le temps qui fuit, et qui inscrit ses ravages, sur les visages et sur les corps, quand il faut se séparer de ce que l'on a le plus aimé au monde?
En 16 minutes, en filmant au plus près du visage, jusqu'à voir le grain de la peau, étroitement, en serrant le cadre, lorsqu'il faut être, au plus près, de la parole intime de la comédienne, ou se tenant, littéralement en retrait, pour l'accompagner, sans déranger sa solitude, comme lorsque, Hélène, se recueille sur la tombe de son mari, ou, lorsqu'elle passe sa main, sur le matériau rugueux d'un banc en bois, où elle est désormais assise toute seule, dans le jardin de l'église orthodoxe grecque, de la rue de Rome, où elle avait l'habitude, aux premiers temps de son idylle, de retrouver Sid Ahmed Snoussi, lorsqu'il revenait du Kef, Sonia Chamkhi, parvient, via ce court documentaire, à concentrer, et à restituer, à travers les images, et la voix- off, l'essentiel de ce qui constitue une vie. Entre ce qui est, et ce qui a été. Et, en palimpseste, comme la respiration secrète de ce film: la figure du manque. Ce qui déchire. Comme un gouffre ouvert, à l'intérieur de la vie: le sentiment de finitude, comme ultime vérité. Mais aussi, la certitude que le cinéma, aura toujours cela de propre, qu'il peut transcender la vie. Car, le coeur battant du film, c'est la mémoire. Et c'est une mémoire à fleur de peau. A fleur de mots...
Les images qui défilent, comme défile le train, comme défilent les rails, comme défilent les souvenirs, en creux, entre les silences, et la voix off d'Hélène, qui parle de son amour, il y a toute une vie. Sid Ahmed fera le dernier voyage tout seul. Comme elle fera, toute seule, le voyage jusqu'à lui, pour encenser sa tombe. Mais, entre les silences qui racontent plus qu'ils ne taisent, et la voix d'Hélène, qui égrène les souvenirs, qui sourit, qui rit parfois, en convoquant le souvenir de son bel amour, et des jours heureux qu'elle pensait immortels, il y a le cinéma au milieu. Comme un témoin attentif, qui a accompagné et lié, deux trajectoires. Deux chemins de vie, dont l'un s'est arrêté.
Un très bel hommage...
S.H


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