Face aux performances de leurs prédécesseurs, les hommes politiques actuels doivent rougir de honte, surtout que, dix ans après la Révolution, ils ont accumulé les mauvaises performances et les échecs, alors qu'ils auraient pu prendre exemple sur leurs prédécesseurs qui ne sont pas aussi pourri et qui ont, dans leur écrasante majorité agi pour l'essor du pays, le bien-être du citoyen et l'édification d'un Etat moderne. Pour que ces exemples et ces modèles ne disparaissent, certains « témoins de l'Histoire » cherchent, toujours, à immortaliser les idées et les actions d'anciens politiciens qui avaient banni les intérêts personnels et partisans et agi pour le bien du pays. Parmi eux, il y avait un certain Hassib Ben Ammar qui s'était « révolté », à sa manière, contre la mainmise du leader Habib Bourguiba et qui était un précurseur, dans divers domaines. Dans ce sens, notre confrère Rachid Khechana a récemment publié un nouveau livre de 264 pages intitulé "Hassib Ben Ammar et le rêve du projet de réforme". Ce pionnier (1924-2008) est considéré comme l'un des rares hommes à avoir abandonné ses positions et acquis pour s'engager dans la lutte pour la démocratie. Après avoir occupé le poste de maire de Tunis, cheikh de la Médina et gouverneur de Tunis et de ses banlieues, ensuite directeur du Parti social démocratique (PSD de Habib Bourguiba) puis ministre de la défense, il a fondé le premier journal indépendant, Al-Rai (1977), qui a ouvert la voie à de nombreux journaux indépendants et d'opposition. Bientôt, il fonde un autre journal indépendant « Démocratie ». Hassib a également été pionnier, parmi les fondateurs du «Conseil national des libertés» (1977) et de la «Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme» (1977), première association indépendante à obtenir une licence légale dans la Tunisie indépendante. Feu Hassib Ben Ammar s'est distingué par sa politesse exemplaire, le courage de ses prises de position et la clarté des visions qu'il a exprimées dans publications sur les colonnes des deux journaux, il a donc remué des eaux stagnantes et contribué à implanter les principes de démocratie et les slogans de liberté, que la jeunesse tunisienne a soulevés lors de la révolution du 14 janvier 2011. Ce livre, qui a été imprimé avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert, est venu rappeler des pages de cette époque pleine de changements et introduire des jalons importants dans la carrière politique et médiatique fertile de l'homme, en republiant ses écrits les plus importants dans les deux journaux, d'autant plus que nombre des phénomènes qu'il critiquait sont toujours présents à notre époque. Comme s'ils avaient été écrits, aujourd'hui. F.S.