Boulbaba Gazbar, conseiller du président Béji Caïd Essebsi, chargé de l'investissement, fait la com du locataire du palais de Carthage, «le démocrate jusqu'aux os» depuis les années 60 du siècle précédent, à l'époque où il dirigeait le ministère de l'Intérieur Quand «l'ami du président», comme il se définit lui-même, parle du président, il révèle des vérités que beaucoup de jeunes politiciens et journalistes ne connaissent pas, et ils ont intérêt à consulter les mémoires vivantes afin de ne pas commettre des erreurs qu'ils peuvent regretter. Boulbaba Gazbar, occupant actuellement la fonction de conseiller du président de la République, Béji Caïd Essebsi, et chargé de l'investissement, a ouvert récemment son cœur à la TV Al Janoubia dans le cadre de son émission «Rencontre spéciale» (première partie) pour parler de l'amitié qui le lie au chef de l'Etat, «laquelle amitié remonte à 1966 quand j'ai fondé le club des étudiants au Bardo et quand Caïd Essebsi dirigeait le ministère de l'Intérieur à l'ère du leader Habib Bourguiba». «J'appartenais à l'époque au Parti socialiste destourien (PSD) mais le club des étudiants du Bardo que je présidais était ouvert à tous les étudiants, toutes tendances confondues, y compris les communistes. Et Béji Caïd Essebsi le savait. Pourtant, il ne cessait de nous témoigner son soutien». Et l'amitié intellectuelle ou le rapprochement d'idées entre Boulbaba Gazbar, le jeune destourien éveillé, et Béji Caïd Essebsi, le ministre qui croyait en la nécessité de démocratiser le PSD à l'intérieur de ses propres structures, de se poursuivre pour culminer à l'occasion du congrès du parti tenu à Monastir l'été de l'année 1971. «J'y ai participé en tant que congressiste représentant la région du Bardo. Les destouriens représentant l'aile démocrate dirigée par Ahmed Mestiri, Hassib Ben Ammar, Béji Caïd Essebsi, Radhia Haddad, Mohamed Mouada et Mohamed Salah Belhaj ont remporté les élections du comité central haut la main, mais le président Bourguiba a refusé de reconnaître ces résultats et les destouriens démocrates ont fini par être expulsés du parti entre les années 1972 et 1974, date du congrès «Al Oudhouh» (la clarté) tenu également à Monastir», souligne Boulbaba Gazbar. Sauf que Béji Caïd Essebsi et ses amis, dont Boulbaba Gazbar, ont poursuivi leur engagement démocratique, «en créant les journaux Arraï et Démocratie qui était dirigé justement par le président Caïd Essebsi. En 1978, s'est posée la question de la création d'un parti d'opposition. Pour l'histoire, Caïd Essebsi était opposé à l'idée et soutenait la thèse selon laquelle il était encore possible de démocratiser le PSD, dans son intérieur», ajoute-t-il. Aujourd'hui, conclut Boulbaba Gazbar, «Caïd Essebsi a démontré, en créant Nida Tounès dans une période trouble de l'histoire de notre pays et en réussissant à lui faire gagner les législatives et la présidentielle, qu'il constitue le socle de la jeune expérience démocratique tunisienne. Mieux encore, son charisme personnel et son rayonnement sur la scène internationale où il bénéficie de solides amitiés et d'une crédibilité avérées (ses visites en France, en Arabie Saoudite, aux USA et aux Emirats en témoignent) constituent le garant de la stabilité de notre pays et renforcent l'image dont notre révolution est créditée sur la scène mondiale. Et le prix Nobel de la paix attribué au Quartette du dialogue national récompense, lui aussi, l'approche démocratique de Béji Caïd Essebsi, l'homme d'Etat qui a conduit avec succès la première phase de la transition démocratique jusqu'aux élections du 23 octobre 2011 et a cédé le pouvoir aux vainqueurs (la Troïka). Mais qui a aussi décidé de rectifier le tir et faire face démocratiquement aux tendances hégémonistes de la Troïka qui a failli faire tomber la Tunisie dans l'inconnu et le chaos. Et ce fut la création de Nida Tounès».