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Kaïs Saïed et « La guerre des planètes » !
Publié dans Le Temps le 04 - 01 - 2021

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"« Il m'arrive de me dire que je viens d'une autre planète », déclarait, amer, le Président de la république à la veille du nouvel an. Sauf qu'il arrive aussi aux Tunisiens (et même à ceux qui l'ont fortement plébiscité) de se dire que leur Président est atypique. Qu'il est, par ailleurs, parfois dans l'instant, mais souvent en dehors du temps. Du moins, très distancié par rapport à « l'air du temps ». p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Avoir parfois l'impression de venir d'une autre planète, renvoie inévitablement à une très lointaine ascension stratosphérique. Elle a aussi des connotations mystiques.
Le mysticisme est en effet un trait dominant dans la perception qu'a Kaïs Saïed des choses et de son propre rôle. Peut-être se voulait-il prophétique. Peut-être aussi réalise-t-il que ce peuple « bizarre » lui a préparé de bons moulins à vent. Sinon, en arriverait-il à conclure, comme d'autres « incompris », que nul n'est prophète en son pays ?
Vaccin (non importé)
contre le système politique
Un cacique comme Rafik Abdessalem, qui se fait de plus en plus bruyant ces derniers temps, pouvait faire l'économie d'un sarcasme et d'un humour noir malvenu. « Il nous faudra migrer sur la planète du Président pour trouver un terrain d'entente avec lui », écrit-il sur son mur Facebook. Il oublie qu'Ennahdha est elle aussi « une planète » dans le genre. Et qu'elle est dans la fiction de l'interminable « guerre des étoiles ». Contre Kaïs Saïed, c'est « la guerre des planètes. » Et, lorsqu'on y mêle Abir Moussi qui a réussi à installer une bipolarisation de la vie politique, eh bien la guerre devient totale.
Rien n'est plus dangereux, cependant, qu'un Président élu au suffrage universel qui se répète dans les jérémiades, qui bassine à chaque fois les oreilles du peuple qu'il dit pourtant aimer, de déclarations toutes faites d'emphases, sinon de condamnations vagues (et toujours selon l'humeur du jour) et qu'il ne dise rien de concret, en dehors de tout ce que tout un chacun sait. Et il l'a encore répété à l'occasion des rituels vœux du nouvel an au peuple tunisien.
Inévitables, les frondes à l'endroit du système politique tunisien. Un leitmotiv qui tourne au délirium tremens. « Le système politique tunisien a besoin d'un vaccin qui ne soit pas importé, qui redonne sa splendeur à la révolution et sa prospérité à la Tunisie et à ses institutions ». Pour lui, c'est le seul moyen de parachever les objectifs de la révolution et pour lesquels « sont tombés les martyrs ».
Il est clair, comme maintes fois souligné par notre journal, que ce système n'est pas fait pour lui. Ce système donne, en effet, le change au clientélisme et à la corruption d'Etat. Mais, c'est toutefois, grâce à ce même système, qu'il a été propulsé à Carthage. Disons, plutôt, grâce aux brèches qu'a ouvertes un système devenu obsolète et dans lesquelles se sont engouffrés les 73% de son propre réservoir électoral.
L'élection de cet homme venu de loin (pas d'une autre planète) représente sans doute un cas unique dans les annales de la démocratie. Un homme en dehors du système. Il ne veut pas se résoudre à l'admettre : il appartient quand même à la catégorie des antisystèmes. D'où son inadaptation caractérielle au système en place. Ce système qu'il ne cesse de conspuer, mais dans lequel il se fond. Et même cette constitution qu'il a juré de défendre et de préserver, il n'en utilise que ce qui lui convient : nommer des chefs de gouvernement, tout en commettant des erreurs de casting, comme ce fut avec Fakhfakh, et s'arroger le pouvoir exclusif de ces nominations pour ne pas les laisser aux « bons » soins de la bande à Ghannouchi au Parlement. Il est donc bien dans le système. Et il est jaloux de son propre statut : « la Tunisie n'a qu'un seul Président à l'intérieur et à l'extérieur ! ».
L'armée et les forces
intérieures, son refuge...
En fait, il ne plane que pour aussitôt redescendre sur terre. Pas aussi mystique que ça, notre Président. Bien entendu, sur le plan social, il met systématiquement en avant « les jeunes » dont il croit qu'ils sont les seuls à l'avoir élu. Ces jeunes, il les instrumentalise aussi quand il exige que ce satané Dialogue national doive se faire essentiellement avec leurs représentations centrales et régionales. Une manière bien maligne de laisser Noureddine Tabboubi tourner en rond. Parce que Kaïs Saïed sait que tout ne baigne pas dans l'huile du côté de la Place Mohamed Ali. Parce qu'il sait aussi que les accords d'Al Kamour se sont faits sans réelle impulsion de la centrale syndicale. Soit dit en passant qu'ils ont été réalisés sans véritable impulsion de sa part, lui non plus. Et, en plus, il sait que, comme lui, l'UGTT n'acceptera pas d'infléchir un Dialogue avec certaines parties politiques qui combattent le côté civil et laïc de l'Etat. Au final, ce Dialogue a très peu de chances d'être mis sur pied. Et, surtout qu'Ennahdha, en réelle déconfiture, entend l'exploiter comme rampe de relance.
En fait, Kaïs Saïed a très vite compris que ce Dialogue dépend de son bon vouloir, mais qu'il ne tournera pas autour de lui. Et puis, ce Dialogue n'aura pas de vocation institutionnelle, alors que, lui, envisage toute une réforme des institutions.
Et alors, voilà un indice tout à fait significatif. A l'évidence, l'idée avancée par Mohamed Abbou quant au recours du Président à l'Armée, n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd.
Voilà qu'à la nuit du 31 décembre, le Président fait une visite d'inspection au ministère de l'Intérieur. Et voilà qu'en l'absence de Méchichi -dont relèvent les forces sécuritaires intérieures- il prononce un bref discours (cf. la page officielle de la Présidence) dans lequel il affirme tout haut que « le Président de la république est le Chef suprême des forces armées sécuritaires et militaires ». Des constitutionnalistes ramènent cette déclaration, cette « annexion » des forces sécuritaires à l'interprétation de l'article 77 de la constitution, lui permettant par extension de diriger directement des ministères de souveraineté.
Ce n'est pas un simple coup d'épée dans l'eau. Il avait bien décidé de confier la gestion du nouveau CHU de Sfax (construit avec un don chinois) au ministère de la Défense. Il a bien mis l'ammonite importée de Russie sous contrôle militaire. Dans tous les cas de figures c'est judicieux, parce que l'institution militaire est connue pour sa rigueur. Mais, en filigrane, il a aussi évoqué l'éventualité de modifications au sein de l'équipe gouvernementale, tout autant que le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement...
Fléchettes acérées en direction de Méchichi et de sa ceinture parlementaire ? Possible. Déclaration de guerre contre ceux qui ne sont pas sur la même planète que lui ? C'est évident. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'a pas donné de signe d'espoir pour 2021, ni désamorcé la tristesse de 2020. En fait, où veut-il aller ?
p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"


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