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La veine «dépressive» de l'expression littéraire
Publié dans Le Temps le 07 - 01 - 2021

« La nausée » ou l'expérience extraordinaire de Jean Paul Sartre pour parler de son dégoût de la vie, de soi. Le livre de 1938 est le premier roman en date que signe le philosophe français qui s'affirme dans l'existence pour s'imposer après, comme apôtre de l'existentialisme.
Le roman est une sorte de journal intime, quelque peu autobiographique que l'auteur a écrit dans les années 30 en pleine crise économique et avec la montée des totalitarismes. Roquentin, l'homme en question est désœuvré et dégoûté et ne trouve plus de sens à la vie, ni aux voyages multiples qu'il a effectués. Il vit la nausée du vide intérieur et vomit une existence marquée par les apparences. Il s'isole dans une bibliothèque et tente d'exister à travers un échange intellectuel avec Anny . Cela ne l'aidera pas pour autant à accepter de vivre le malaise de vivre, à consentir à vivre l'insatisfaction de l'existence. L'auteur parvient à comprendre que l'on peut exister à travers l'acte créatif, la musique notamment. Ce livre considéré par la critique comme étant moins philosophiquement construit que ceux qui vont suivre, est tout autant un avant-goût de la réflexion de Sartre qui sera peaufinée dans d'autres écrits. Des critiques le situeront dans la veine "dépressive" de l'expression littéraire.
« La chose, qui attendait, s'est alertée, elle a fondu sur moi, elle se coule en moi, j'en suis plein. - Ce n'est rien: la Chose, c'est moi. L'existence, libérée, dégagée, reflue sur moi. J'existe.
J'existe. C'est doux, si doux, si lent. Et léger: on dirait que ça tient en l'air tout seul. Ça remue. Ce sont des effleurements partout qui fondent et s'évanouissent. Tout doux, tout doux. Il y a de l'eau mousseuse dans ma bouche. Je l'avale, elle glisse dans ma gorge, elle me caresse - et la voila qui renaît dans ma bouche, j'ai dans la bouche à perpétuité une petite mare d'eau blanchâtre - discrète - qui frôle ma langue. Et cette mare, c'est encore moi. Et la langue. Et la gorge, c'est moi.
Je vois ma main, qui s'épanouit sur la table. Elle vit - c'est moi. Elle s'ouvre, les doigts se déploient et pointent. Elle est sur le dos. Elle me montre son ventre gras.
Ma pensée, c'est moi: voilà pourquoi je ne peux pas m'arrêter. J'existe par ce que je pense... et je ne peux pas m'empêcher de penser. En ce moment même - c'est affreux - si j'existe, c'est parce que j'ai horreur d'exister. C'est moi, c'est moi qui me tire du néant auquel j'aspire: la haine, le dégoût d'exister, ce sont autant de manières de me faire exister, de m'enfoncer dans l'existence. Les pensées naissent par derrière moi comme un vertige, je les sens naître derrière ma tête... si je cède, elles vont venir la devant, entre mes yeux - et je cède toujours, la pensée grossit, grossit, et la voilà, l'immense, qui me remplit tout entier et renouvelle mon existence. (...)
M.B.G.


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