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La Tunisie à la pêche ! (1/2)
Publié dans Le Temps le 14 - 01 - 2021

Trente-deux nouvelles inscriptions ont été ajoutées par l'UNESCO à ses listes du patrimoine immatériel. La Tunisie y est doublement inscrite grâce à la pêche à la charfiya aux îles Kerkennah, et le couscous, ou plutôt «Les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous», générique commun à trois autres pays : l'Algérie, le Maroc et le Mauritanie, et élément ajouté à la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Dans cette première partie d'article, la Tunisie a la pêche !
L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a, courant décembre, dévoilé la liste des 32 nouvelles inscriptions à ses listes du patrimoine immatériel.
Ces nouvelles inscriptions ont été réparties en deux catégories.Tout d'abord, la liste du Patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, recensant «les éléments du patrimoine vivant dont la pérennité est menacée». On y trouve «les connaissances et techniques traditionnelles associées au vernis de Pasto mopa-mopa de Putumayo et Nariño (Colombie), «le tissage à la main en Haute-Egypte (Sa'eed)» (Egypte), «les connaissances et les savoir-faire musicaux ancestraux d'Aixan /gâna/ob #ans tsî //khasigu» (Namibie). Ces ajouts portent à 67 éléments cette liste.
La seconde catégories concernent les éléments ajoutés à la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Notre pays y est représenté deux fois.
L'une des inscriptions concerne la pêche à la charfiya aux îles Kerkennah, la seconde, commune à trois autres pays maghrébins (Algérie, Maroc, et Mauritanie), a trait «aux savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous».
Punique et artisanale
La pêche à la charfiya remonte à l'époque punique et est une technique halieutique artisanale. La fiche inventaire national du patrimoine culturel immatériel n° 7/031 de l'INP présente ce type de pêche comme «probablement l'une des plus anciennes techniques», précisant, toutefois que le terme de charfiya «n'apparaît sur les documents officiels qu'à partir du XVIIe siècle, notamment sur les titres d'appropriation du domaine public maritime, conservés par l'administration concernée à Kerkennah, et dont le plus ancien remonterait à 1670. Pour certains, l'origine de cette appropriation, considérée comme une singularité de l'archipel, remonterait au XVIIIe siècle, quand le bey Ali Pacha Ier aurait débouté les frères Charfi originaires de Sfax, qui se seraient adjugé le monopole de l'exploitation du banc appelé taadiya, et en octroya le droit exclusif aux Kerkenniens en tant que donation aumônière. Cette sorte d'aliénation a abouti au parcellement des zones de haut-fond comme sur le continent, et à donner aux Kerkenniens un droit de propriété sur la mer, authentifié par actes notariés très anciens».
«La pêche à la charfiya aux îles Kerkennah est une technique de pêche traditionnelle qui exploite passivement les conditions hydrographiques, le relief marin et les ressources naturelles sur mer comme sur terre. La charfiya est une pêcherie fixe utilisée entre l'équinoxe d'automne et le mois de juin pour permettre à la faune marine de se régénérer. Chaque année, la reconstruction de ce dispositif est associée à des pratiques sociales. La pêche à la charfiya, qui suppose une excellente connaissance de la topographie sous-marine et des courants marins, est la principale technique de pêche utilisée dans les îles. C'est donc un facteur d'unité pour les habitants de l'archipel», peut-on lire sur le site de l'UNESCO. Cette présentation a été basée sur le dossier présenté par la Tunisie pour l'inscription de la pêche à la charfiya ; dossier où l'on peut lire : «A Kerkennah, toute la population locale est attachée à l'élément, indépendamment de l'âge, du sexe, de la profession et de l'habitation de ses membres. La communauté des pêcheurs [est composée] des groupes des pêcheurs professionnels de l'archipel ; des membres de la famille élargie et les voisins qui participent au montage de la pêcherie ; des amateurs et des pêcheurs occasionnels qui s'adonnent de façon aléatoire à ce type de pêche, parallèlement à l'exercice de leurs métiers ou professions (fonctionnaires en vacances, salariés à la retraite, élèves et étudiants en vacances scolaires...). Les associations œuvrant pour la sauvegarde et le développement de la pêche à la charfiya [sont] l'Association du Festival de la charfiyaà Ouled Ezeddine ; l'Association Jeunes Science ; l'Association pour le développement de la pêche traditionnelle. Les groupements professionnels [sont] «le Groupement Professionnel d'Ouled Ezeddine ; le Groupement Interprofessionnel des Produits de la Pêche. L'Instance élue et représentative de la communauté locale [est] la commune et la municipalité de Kerkennah, sachant que tout l'archipel est considéré périmètre communal. Les autres intervenants [sont] les ouvriers agricoles qui coupent les palmes (surtout dans l'oasis de Gabès), et les transporteurs en camion».
Types de mesures pour la sauvegarde et la valorisation
Il faut savoir pour si un pays souhaite inscrire un de ses patrimoines sur une des listes de l'UNESCO, il faut qu'il apporte des garanties de sauvegarde et de valorisation. Ainsi, pour la pêche à la charfiya, notre Institut national du Patrimoine a décidé de prendre différents types de mesures, directes et indirectes. Les premières «ont pour objectif de garantir la pérennité de l'élément en lui-même». Quant aux les secondes, elles «visent à protéger l'écosystème, et à fortiori cet élément».
De ce fait, entre autres et pour exemples, «en tant qu'héritage culturel la pêche à la charfiya est l'objet de plusieurs études universitaires à vocation anthropologique, socioéconomique et de science halieutique. Elle représente aussi un sujet de prédilection pour des émissions et des productions radiophoniques et télévisuelles aussi bien en Tunisie qu'à l'étranger» ; «la société civile s'est engagée à valoriser cette technique de pêche grâce à des activités culturelles à vocation promotionnelle» ; «la communauté des pêcheurs propose une série de mesures de sauvegarde [comme la] plantation de palmiers dans les îlots déserts», etc.
Notons que la pêche à la charfiya a fait l'objet de différents documentaires, reportages, d'émissions radiophoniques, d'actes de séminaires, et de livres et autres écrits.
Z.H


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