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Un grand challenge en temps de pandémie
Publié dans Le Temps le 27 - 01 - 2021

Ce que l'on entend par « patrimoine culturel » a changé de manière considérable au cours des dernières décennies, en partie du fait des instruments élaborés par l'UNESCO. Selon les experts, le patrimoine culturel ne s'arrête pas aux monuments et aux collections d'objets. Il comprend également, les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, etc....
Décrit comme étant fragile, le patrimoine culturel immatériel, estiment encore les spécialistes, est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Son importance ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu'il transmet d'une génération à une autre. D'où l'immense intérêt que porte l'événement organisé à la Cité de la Culture sous l'égide du ministère des Affaires
Culturelles.
L'inscription de la pêche à la « charfia » aux îles de Kerkennah et des « savoirs, savoir- savoirfaire et pratiques liés à la production du couscous, (candidature commune de l'Algérie, le
Maroc, la Mauritanie et également la Tunisie), sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), porte le total des éléments inscrits à quatre : Poterie de Sejnane, le Palmier dattier, la Charfia et le Couscous.
« La charfia », un savoir-faire ancestral
Monter un tel événement en cette période de pandémie, en présence d'une grande assistance, dont de hauts responsables tunisiens et maghrébins, c'est réussir un grand challenge mené de bout en bout comme à son accoutumée, par l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC) qui vient d' organiser dans le hall de la Cité, une superbe et insolite exposition promotionnelle illustrant dans les détails, les différentes étapes de la pêche à la « charfia ».
Outre, une série d'ateliers permettant de divulguer toutes les pratiques qui caractérisent cette technique, depuis la coupe des palmes jusqu'à la pose de la « charfia » : les savoirs et savoirfaire ainsi que les rituels qui marquent cette activité, le répertoire des termes marins relatifs à cette technique de pêche, le lien particulier qu'entretient le pêcheur avec son environnement naturel, et également les programmes et les mécanismes permettant la valorisation et le sauvegarde de ce savoir-faire immatériel vivant afin d'assurer un développement durable. Des experts et des artisans ont été présents pour apporter des éclairages sur ce savoir-faire ancestral qui fait de la résistance.
Organisée en collaboration avec le Comité tunisien des musées « ICOM Tunisie », de la
Direction générale du patrimoine relevant du ministère des Affaires culturelles, et de la Délégation régionale des Affaires culturelles de Sfax, la manifestation comporte également, la projection de deux documentaires portant sur les savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production du couscous et la pêche à la « charfia ».
C'était pour illustrer cette transmission du savoir qui a une valeur sociale et économique pertinente aussi bien pour les groupes minoritaires que pour les groupes sociaux majoritaires et qui est tout aussi importante pour les pays en développement que pour les pays développés.
Un facteur d'unité des îles de Kerkennah
La pêche à la « charfia » aux îles Kerkennah est une technique de pêche traditionnelle qui remonte à 1ère punique et qui exploite passivement les conditions hydrographiques, le relief marin et les ressources naturelles sur mer comme sur terre.
Elle représente l'une des plus anciennes techniques de pêche.
Toutefois, cette appellation n'est apparue dans les documents officiels que pendant le dix- septième siècle, à travers les contrats liés au domaine public marin inscrits dans les registres de la direction de la pêche à Kerkennah, et dont les plus anciens datent de 1670.
La « charfia » est une pêcherie fixe qui circonscrit, grâce à des murs de palmes fichées dans le fond marin, un champ triangulaire.
Les poissons, entrainés par la marée descendante, s'engouffrent dans des chambres de capture puis dans des filets ou des nasses et ne peuvent plus en ressortir.
Contrairement à ceux pêchés à l'aide de chaluts qui raclent les fonds marins, les poissons restent
vivants et à jeun dans les nasses jusqu'au moment de la levée.
Selon la coutume, la « charfia » est installée et utilisée entre l'équinoxe d'automne et le mois de juin pour permettre à la faune marine de se régénérer. Chaque année, la reconstruction de ce dispositif est associée à des pratiques sociales, comme le partage d'un repas ou des prières.
La pratique de la pêche suppose une excellente connaissance de la topographie sous-marine et des courants marins.
La plupart des habitants de Kerkennah apprennent à pêcher dès leur plus jeune âge, car il est aussi courant qu'un « Raïs » transmette la pêcherie à son fils aîné pour que la famille en reste propriétaire. Des centres de formation professionnelle en assurent aussi l'apprentissage indirect, ce qui explique que la « charfia » reste la principale technique de pêche utilisée dans les îles Kerkennah. C'est donc un facteur d'unité pour les habitants de l'archipel.
D'autres espoirs pointent à l'horizon en cette année, car la Tunisie va soumettre à l'UNESCO, deux nouveaux dossiers proposant l'inscription de la Calligraphie arabe et « l'Harissa» sur la liste du patrimoine culturel immatériel mondial.
S.B.Z


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