Les retrouvailles étaient heureuses en cette fin d'après midi du 5 février au Théâtre de la Ville de Tunis à l'occasion de la représentation en avant-première de la pièce : « Wahla.tn » mise en scène et produite par Sami Montacer. Un travail qui marque le retour hilarant du vaudeville. Un public assez nombreux était au rendez-vous à la « Bonbonnière » qui avait rouvert après près d'un an de fermeture due, comme on le sait, à la pandémie de la Coronavirus « Covid-19 » et aux couvre-feux qui continuent encore. Le respect du protocole sanitaire reste en vigueur. La pièce a été reportée à quatre reprises. La dernière était la bonne. Elle réunit une brochette de comédiens connus du public dans leur majorité, étant donné qu'ils apparaissent sur les planches, à la télévision ou au cinéma. Il s'agit de Zouhair Rais, Taoufik El Bahri, Dorsaf Mamlouk, Nedra Lemloum, Doris Wendy, Med Ali Blaiech et Mohamed Taoufik Khalfaoui. Ils ont d'ailleurs su tirer admirablement leur épingle du jeu. « Wahla.tn » est inspirée, voire adaptée de « Caught in the net » de l'auteur anglais Ray Cooper. Pièce qui a été également adaptée en France par Stewart Vaughan et Jean Christophe Barc. « Wahla.tn », qu'on pourrait traduire par (Enlisement.tn), porte bien son nom dans la mesure où le héros est bigame et garde son secret depuis des années. Il vivra une mésaventure rocambolesque afin de protéger son secret qui ne doit pas être dévoilé. Sinon, c'est l'enlisement total. Sur une scène allumée à pleins feux durant toute la représentation avec un décor resté statique, les comédiens se démenaient comme dans une course contre la montre. Le rythme est soutenu dans une pluie de paroles loufoques. Un chassé-croisé entre deux familles et leurs voisins. La prise au piège est imminente, mais tardera toujours à se manifester. Les batailles verbales ont lieu par téléphones interposés. On frappe souvent aux portes extérieures et intérieures des maisons. Le coup de théâtre aura-t-il lieu ? Et il ne faut pas omettre les quiproquos, les intrigues, les mensonges et les rebondissements qui donnent à la pièce tout son charme, provoquant, à plusieurs reprises, les rires et les applaudissements des spectateurs. Les micros des acteurs avaient bien fonctionné au début. Mais à mesure que la pièce prenait, ces micros allaient devenir défectueux. La suite de la représentation allait être sans ces micros. Un Ouf de soulagement qu'on avait poussé. Car l'usage de ce moyen technique est à notre sens inutile au théâtre. Un vrai comédien devrait faire pousser fort sa voix jusqu'à arriver à l'oreille du spectateur assis au fond de la salle. D'autant plus que le théâtre municipal est pourvu d'une très bonne acoustique. L.B.K