«Camille», long métrage de Boris Lojkine, est un hommage à la photo-reporter Camille Lepage, tuée alors qu'elle effectuait un reportage en Centrafrique, le 12 mai 2014 à l'âge de 26 ans. Pavé de bonnes intentions, ce film nous a laissée un peu dubitative. On tourne «le» page... «Camille» de Boris Lojkine est un hommage à la jeune photo-reporter Camille Lepage, morte, à l'âge de 26 ans, le 12 mai 2014, en couvrant la guerre civile en Centrafricaine. D'emblée, on ne sait pas trop si le film est inspiré d'une histoire vraie ou s'il est totalement une fiction, même si le réalisateur a émaillé son œuvre d'images prises par Camille Lepage. Ce qui est vrai, c'est que la jeune photo-reporter est décédée le 12 mai 2014 dans une embuscade. Le film commence quand les troupes françaises arrêtent un convoi d'anti-balaka (sorte de milices d'auto-défense mises en place par des paysans en Centrafrique). A l'arrière, ils découvrent cinq corps recouverts. Parmi ces corps dont les membres dépassent, celui d'un Blanc ou d'une Blanche. Ainsi commence l'histoire de Camille, de son amour pour la Centrafrique et pour le photo-reportage. Le film se termine par la mort de Camille. La boucle est ainsi bouclée. Entre les deux, Boris Lojkine émet des supputations, la plupart du temps, fait un résumé d'une vie, de passions d'octobre 2013 à mai 2014. «Camille» aurait été un bon et un beau film, s'il n'y avait pas eu un sentiment de parti-pris qui s'en dégageait. Le réalisateur a pris le parti des anti-balaka, faisant de ceux-ci les «gentils» et les Séléca (à majorité musulmans), les «méchants». Une image du film nous a particulièrement choquée : Camille, à l'arrière d'une moto qui accompagnée la petite équipe de militants anti-balaka, regardent les jeunes guerriers et sourit comme s'ils allaient à une fête, alors qu'ils allaient à la chasse à l'homme. On aurait dit que Camille partageait leur joie et leur allégresse. A ce moment, nous avons ressenti tout le manque de neutralité de la jeune fille, même si, à un certain moment du film, elle aide un jeune étudiant de conversion musulmane à fuir. Heureusement que Lojkine ne fait pas dans l'hagiographie. Il n'a pas rendu hommage à Camille Lepage comme à une sainte, mais comme à une jeune femme éprise de son travail, qui aurait pu avoir tout l'avenir devant elle, mais dont le destin a été brisé par un coup du sort. Peut-être qu'un documentaire bien renseigné sur Camille Lepage aurait plus montré la volonté de la jeune photo-reporter. Le film n'est pas mauvais en soi quand on le regarde au premier degré car il permet de découvrir un personnage et un conflit d'un peu plus près. Après c'est une autre histoire, et on préfère tourner «le» page... Z.H