Nos politiques, des abonnés absents de la question de l'environnement La question de l'eau et des ressources hydrailiques, une question stratégique et vitale mais que l'on veut taire ou laisser passer inaperçue. « Le droit à l'eau est un droit humain fondamental opposable. Il ne doit subir ni conditions, ni limitations, ni tarifications. » Le Temps – Lamia CHERIF Il faut se faire une raison, ces eaux fraîches et miroitantes qui jaillissent et qui font le bonheur de ces petits agriculteurs et celui de ces femmes rurales,... appartient à tous. Et pourtant cette manne naturelle a été accaparée au fil des temps par des personnes qui se sont donné le droit d'acheter et vendre ce qui revient de droit à la communauté toute entière. Bien entendu au nom des lois qui volent au citoyen son droit le plus fondamental, recours à l'eau, à la vie. Et c'est le propos juste et probant de ce film documentaire « Om Layoun » projeté mardi, à la salle Omar Khlifi de la Cité de la culture. Le réalisateur du film Habib Ayeb présent lors de la projection du film, a parlé de son combat et de son travail de longue haleine pour récolter des fonds en vue de financer son travail. « « Om Layoun » est un film documentaire ‘'politique'' pour sensibiliser sur un sujet assez important qui menace la vie des Tunisiens ainsi que la terre », fait-il remarquer. Ce projet a en effet fait l'objet de toute une campagne de sensibilisation qui a fait participer des étrangers et étrangement pas de Tunisiens qui ne sont pas encore sensibles à des questions liées à l'environnement. « J'ai invité des députés » dit-il en exprimant sa déception quant au désengagement de nos politiques face à ce sujet stratégique et vital. Un sujet que l'on veut taire et laisser passer inaperçu... Dans la salle, seuls deux députés étaient présents lors de la projection du film alors que les autres sont les abonnés absents de la question d de l'environnement et des droits humains à la vie. Selon les derniers chiffres enregistrés et que l'on peut vérifier en toute transparence sur la page virtuelle réservée aux dons que jusqu'au 07 février 2021, 137 personnes ont contribué aux dons qui ont caracolé la jolie cagnotte de 11 985 € dépassant ainsi le seuil de l'argent requis pour financer ce film. Le documentaire tourné dans plusieurs régions de Tunis à savoir (Tozeur, Gabes, Sidi Bouzid, Om Laarayes, Soliman, Ain Drahem...) donne des exemples concrets qui parlent de la souffrance quotidienne de citoyens pour avoir de l'eau potable puisqu'il en ont été privé à cause des lobbies qui dominent les mécanismes internes du marché de l'eau alors que l'Etat ne réagit pas. D'un autre côté le film montre que la rareté de l'eau n'est qu'un argument du gouvernement, car il suffit de rationaliser l'usage de cette manne naturelle pour subvenir aux besoins de tout le monde... «L'eau disponible suffirait largement à couvrir l'ensemble des besoins humains et économiques, pourvu qu'on cesse de la considérer comme une marchandise, objet d'accumulation, de privatisation et de commercialisation ».