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Quelques moments, en attendant la vitesse de croisière
Cinéma - 26e édition du Fifak
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 09 - 2011

C'est par un temps automnal qu'a démarré la deuxième soirée de la 26e édition du Fifak (Festival international du film amateur de Kélibia) qui se tient en ce mois de septembre (du 3 au 10), révolution oblige.
Avant d'entamer la projection des films en compétition, un hommage a été rendu au père du cinéma tunisien, le regretté Tahar Cheriaâ avec la projection de Sous l'arbre du Baobab, un documentaire de Mohamed Chellouf qui se décline en une série de témoignages de professionnels importants du cinéma africain et arabe, dont les cinéastes Taoufik Salah, Attyat El Abnoudi (Egypte) Sheïkh Omar Sissoko, Sembène Ousmène (Sénégal) et autres qui se remémorent et témoignent de l'action capitale et vitale d'un passionné du cinéma africain qu'il voulait dominant sur son propre continent. Mais Tahar Cheriaâ a été, au final, confronté aux intérêts colossaux du marché cinématographique américain. Place à la compétition, ensuite, entamée avec une première fournée de films d'écoles suivis des compétitions nationale et internationale. En a résulté une longue soirée où le nombreux public a assisté à trois heures de projection (12 films en tout) assis sur les gradins inconfortables, comme toujours d'ailleurs, du théâtre de plein air de Kélibia, dans des conditions de projection pas toujours au point, notamment côté son.
Ne parlons pas de l'indiscipline du public très nombreux de jeunes Kélibiens dont certains ont même provoqué des bagarres, interrompant, ainsi, la projection durant une bonne dizaine de minutes au cours desquelles le directeur du Fifak, M. Adel Abid, a dû intervenir sur scène pour rappeler tout ce «beau» monde à l'ordre : «Je vous en prie, le festival vit de Kélibia et Kélibia vit du festival. Je vous en prie… on ne veut plus voir de pareilles scènes… sinon on ira ailleurs. Vous nous avez habitués à accueillir la manifestation avec plus de ferveur et de passion… Soyez fidèles à la tradition», a-t-il conclu.
On dénonce les prédateurs de tout poil
Parlons maintenant des films d'écoles en compétition projetés lors de cette longue soirée. On a vu plusieurs styles et genres : le style expérimental avec Kaza, un film de 4'51 de Mouna Guedria (Institut supérieur du design). Une fiction qui se veut une sensibilisation aux maux et malheurs des accidents routiers.
Un veuf se remémore un moment de bonheur qu'il a vécu avec sa femme décédée dans un accident de la route : une scène de danse très cliché façon In the mood for love bouclée par un rappel du taux de décès, soit 20% par an, occasionnés par les accidents.
Le style conventionnel avec Ennemi intérieur de Sarah Ennouri et Dorsaf Zouari de l'Institut supérieur des multimédias d'après un roman d'Amélie Notombe (14'23) qui aurait gagné à être vraiment adapté aussi bien sur le fond (un contexte tunisien) que sur la forme (pourquoi la langue française?). C'est d'ailleurs ce que la majorité des festivaliers reproche à ce film, du reste, techniquement correct.
Direction interdite, coréalisé par Noomane Makki et Ala Benahmed, un documentaire sur les tenants et aboutissants de l'immigration clandestine, se focalisant de manière assez intéressante sur un aspect méconnu soit les «harragua» une fois de retour dans leur région. Ils racontent l'horreur de leur courte «escapade» en Italie. Cet opus de 14'23 démonte en fait tout le business de l'immigration clandestine en révélant l'inhumanité des profiteurs et prédateurs de tout poil des deux côtés de la Méditerranée, qui ne reculent pas devant l'exploitation de la misère humaine. Sauf que le film demeure sur le plan de la forme un documentaire télévisé. Idem pour Les âmes brûlées de Jihed Ben Slimane, un documentaire de 26'40 du club de la Ftca de Hammam Ghezaz programmé en compétition nationale. Cet opus dénonce aussi les prédateurs et les mains criminelles qui se cachent derrière l'incendie de la forêt de Dar Chichou au Cap Bon.
Les propos des témoins entre paysans, gardes-forêts, pompiers activistes, amoureux de l'environnement, jeunes et moins jeunes sont incisifs, percutants, accusateurs mais aussi pétris de sagesse : «Nous n'abandonnerons jamais nos terres nourricières aux mains de ceux qui veulent les détruire intentionnellement pour les transformer en lots de terrains et les vendre chèrement aux nouveaux prédateurs post-révolutionnaires».
«La sentence du peuple» est dite. Qu'en dira la justice ? En tout cas les propriétaires de cette terre ne comptent pas reculer, se taire, ni lâcher prise. Ils défendront leur terre bec et ongles, dussent-ils passer de vie à trépas. La chute de ce film sincère est d'autant plus émouvante qu'il s'agit d'une grand-mère qui, la gorge nouée, rappelle à tous que «la Tunisie est cette terre chérie qui nous a donné vie et qu'on doit chérir et aimer plus que jamais».
Ce film a été le plus applaudi. Dommage, donc, que la forme n'atteigne pas la force du propos, même s'il est vrai que ce film a été réalisé dans l'urgence.
Deux films phare
En fin de cette compétition internationale, deux films ont émergé du lot sur les huit programmés : Fabrica de Mùnecas de l'Espagnol Ainhao Menendez, une fiction de 11' traitant avec un humour intelligent de la robotisation des temps modernes.
Le clin d'œil à Charlie Chaplin est clair, la force de ce film réside dans l'écriture cinématographique, la vision esthétique, le jeu des acteurs, la qualité technique et nous en passons.
Before the flood du Turc Ferit Karahan, une fiction de 15', met en scène la condition des petites filles non scolarisées, donc de la femme par ricochet, dans la campagne turque.
Les trois films tunisiens sélectionnés dans la compétition internationale sont : Chanchana de Yosra El Abed (Esac), une fiction en prose poétique dans le dialecte du Sud. Une simple mise en image prêtant un soin particulier aux décors et aux costumes.
Le revers de la mort, de Radhouane Kouki, film de guerre de 16', essaie de dévoiler ce qui s'est réellement passé lors de la Seconde Guerre mondiale et des batailles entre Américains et Allemands sur notre sol.
Les soldats tunisiens ballottés entre les deux camps participent à la guerre sur fond de traîtrise et de tueries fratricides. Mais tout n'est pas clairement énoncé, hélas. Sans compter que le jeu laisse vraiment à désirer.
Enfin, Ultra Mentalita Zapatista Esperenza de Hsan Abdelghani (Edac), documentaire de 13', est un reportage, sans plus, sur les adeptes de cette fratrie supportrice du club de l'Espérance de Tunis.
L'origine de ce «mouvement», de son rituel et des ses valeurs sportives et humaines est expliqué en voix-off sur des images façon reportage télévisé. Encore!
Décidément, le documentaire de création, où l'écriture et le filmage relèvent du cinéma et non de la télévision, n'a pas encore acquis ses lettres de noblesse sous nos cieux.
La 26e édition du Fifak démarre lentement avec quelques moments, en attendant la vitesse de croisière.


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