-Agences- Les forces birmanes ont de nouveau tiré à balles réelles et utilisé des gaz lacrymogènes, hier, mercredi 3 mars, contre les manifestants pro-démocratie dans plusieurs villes du pays. Au moins dix-huit manifestants sont morts suite à des tirs à balles réelles dans le pays et de nombreux blessés dont plusieurs se trouvent dans un état critique. Deux sont décédés ce 3 mars 2021 près de Mandalay, l'une d'une balle à la tête, l'autre dans la poitrine dont une jeune femme de 19 ans, avec un tee-shirt portant l'inscription « Everything will be okay ». Elle avait sur elle un bout de papier sur lequel elle avait écrit son groupe sanguin et son souhait de donner ses organes à ceux qui en auraient besoin. Les manifestations se poursuivent hier dans plusieurs villes du pays, notamment à Rangoun, la capitale économique de la Birmanie, où les gens ont bloqué les routes avec des pneus et du fil barbelé pour empêcher la police de s'approcher d'eux. Près de la célèbre pagode Sule, dans le centre de la ville, les manifestants ont parsemé le sol de portraits imprimés de Min Aung Hlaing, le général responsable du coup d'Etat, une tactique pour ralentir les forces de sécurité qui font tout pour éviter de marcher sur ces portraits. Un homme et son fils, qui filmaient un passage de soldats dans la rue depuis leur appartement, se sont fait tirer dessus (aux dernières nouvelles, ils allaient bien). Une vidéo fait le tour des réseaux sociaux : on y voit des policiers en train de frapper le personnel médical d'une ambulance avant de détruire leur véhicule. Dans les rues, l'ambiance est électrique : les militaires tirent sur les gens sans raison. Il ne s'agit plus du tout de disperser les manifestations. Les journalistes visés Six journalistes birmans, dont Thein Zaw, un photographe de l'agence américaine Associated Press (AP), ont été arrêtés et inculpés. On les accuse d'avoir « causé la peur dans la population, répandu de fausses informations ou incité des employés du gouvernement à la désobéissance », d'après leur avocate. Jour après jour, la répression s'accroît : coupures d'internet, renforcement de l'arsenal répressif, vagues d'interpellations, recours à la force létale. La junte intensifie sa réponse aux rassemblements anti-coup d'Etat et devient de plus en plus meurtrière. La journée de dimanche avait également été particulièrement meurtrière avec au moins 18 morts dans les rangs des manifestants, d'après les Nations unies.