Mrad Mahjoub : « Préparation tronquée » Beaucoup d'incohérences à relever dans la préparation des nôtres. A quelques encablures du coup d'envoi des championnats africains, on nous donne l'impression que le onze type n'est pas encore codifié dans l'esprit du staff. Sinon, quelle est l'utilité de faire participer les 23 sélectionnés aux deux derniers matches amicaux ? Normalement, l'ossature devrait être là avec trois ou quatre autres éléments soit 15 joueurs en tout à participer aux matches amicaux. Mais en agissant de la sorte, nous avons la sensation que la période de tâtonnement dure encore ce qui n'est nullement concevable à ce niveau. Et je crains fort que les résultats des deux dernières rencontres amicales n'induisent en erreur tout le monde car il est difficile d'évaluer de la sorte la forme actuelle des joueurs. Concernant notre groupe, je le considère personnellement comme étant très dur. On ne présente plus le Sénégal ; les Angolais sont surnommés à raison les Brésiliens de l'Afrique, ils ne sont plus naïfs et leur jeu a gagné en agressivité ; quant à l'Afrique du Sud qui abrite la phase finale de la coupe du monde en 2010, elle bénéficiera à ne point douter de la sympathie de toutes les instances continentales et mondiales. Et ces à-côtés pourraient peser en fin de compte. Pour le dernier carré, je vois : Ghana, Côte d'Ivoire, Cameroun et Tunisie.
Khemaïes Laâbidi : « Au moins le nul contre le Sénégal » Je pense sincèrement que la préparation a été rondement menée. C'est une mise en condition que nous qualifions de « choc » où un travail colossal a été effectué sur des bases scientifiques. Donc physiologiquement et physiquement, le groupe est à point nommé pour défendre honorablement nos couleurs et résister aux conditions climatiques sévères empreintes de chaleur et d'humidité au Ghana. Certes les matches amicaux ont été la fausse note de cette préparation, mais ils ne risquent pas à mon avis de peser très lourd dans la balance. Ce manque sera à coup sûr compensé par la volonté de surpassement des nôtres révoltés par le mauvais sort qui s'est acharné sur eux durant leur préparation. J'irai même à dire que tous les déboires qu'ils ont endurés ne feront que cimenter et décupler leur envie de réussir un truc histoire de faire taire tous leurs détracteurs. Avec les satellites, l'internet, toutes les nations africaines se valent désormais et il est erroné de qualifier telle ou telle équipe de faible ou de seconde zone. Il m'a été donné de participer à une vingtaine de tournois avec les équipes nationales, et je puis vous affirmer que la première rencontre constitue la clé de la réussite. Contre le Sénégal, il nous impératif de récolter au moins un point pour garder nos chances de qualification intactes. Je vois le carré d'as comme suit : Ghana, Nigeria, Tunisie et Angola.
Ridha Akacha : « Préparation pas exemplaire du tout » Le moins que l'on puisse dire est que la préparation des nôtres a été loin d'être exemplaire. Les matches amicaux de valeur nécessaires pour évaluer le degré d'assimilation de la charge de travail ont cruellement manqué à nos représentants. On ne peaufine pas ses automatismes à quelques encablures de la CAN en croisant le fer avec l'EOGK et l'ESHS avec tout le respect que je leur dois. Voyez les autres participants à cette apothéose continentale comment ils se sont préparés et surtout contre quels adversaires ils ont choisi de se frotter. Et vous aurez une idée précise sur ce qui nous attend volet lourdeur de la tache. On ne s'amène pas au Ghana la fleur au fusil avec quatre petits matches amicaux dans les jambes. Franchement, ce qui a été « réalisé » durant ces derniers jours n'est nullement en rapport avec l'envergure désormais très grande de notre équipe nationale. Mais avec un groupe très technique et animé d'un bel état d'esprit, avec trois pivots travailleurs et une pointe redoutable (Chikhaoui), nous possédons tout de même une belle carte à jouer. Cela étant dit, et en dépit de tous ces aléas, seule une participation au dernier match, à la finale est de nature à nous satisfaire. Rien ne nous manque pour décrocher au moins le poste de vice champion d'Afrique. Pour preuve, je vous rappelle un certain Danemark appelé en dernière minute pour combler une déficience et qui avec la rage de vaincre, la volonté et l'amour des couleurs a coiffé tout le monde au poteau et s'est adjugé à la surprise générale le titre Européen suprême. Notre poule est très difficile et l'Angola me parait en mesure de créer bien de sensations. Contrairement à ce que pense la majorité quant aux chances de qualification de ce pays. Donc gare aux Angolais qu'il faudrait surveiller de très près. Les prétendants : Ghana, Tunisie, Cameroun et Côte d'Ivoire.
Habib Mejri (CSHL) : « Insuffisant ! » Je pense que la préparation du onze national a été insuffisante pour une joute de cette envergure. Deux tests contre la Zambie avec des prestations peu rassurantes. Deux autres galops d'entraînement contre des divisionnaires ; ce n'est nullement de la sorte qu'on parviendra à jauger l'état de forme, d'assimilation et d'adaptation des joueurs. Volet organisationnel, c'est également la bouteille à l'eau et cela ne manquera sûrement pas de se répercuter négativement sur le rendement des joueurs durant un tournoi de longue haleine où les conditions de séjour diffèrent de beaucoup des celles qu'ils ont l'habitude de vivre soit chez nous soit en Europe pour les pros. Nous avons hérité d'un groupe extrêmement difficile avec déjà deux grosses pointures confirmées le Sénégal et l'Afrique du Sud et une l'Angola aux dents longues et qui est en passe d'acquérir ses titres de noblesse et de renaître de ses cendres. Nous devons cravacher dur pour assurer notre passage au deuxième tour car notre poule n'est pas évidente du tout. Quant au mouvement d'humeur des joueurs à boycotter la presse, c'est un choix qu'ils ont adopté et ils doivent avoir leurs raisons pour avoir agi de la sorte. Tout en respectant leur décision, je pense qu'elle est inadéquate car la compétition ne commence que dans une dizaine de jours et les motifs de concentration tiennent difficilement la route. Chapitre pronostic, vous me connaissez, je n'en fais jamais car le football n'est point une science exacte et tout dépend du jour du match. Cela ne m'empêche pas de souhaiter ardemment voir le drapeau Tunisien hissé avec fierté aux cimes du continent le 10 février.
Férid Ben Belgacem : « Programmation boiteuse ! » Il est indéniable que la préparation n'a été à la hauteur ni de l'événement à venir ni encore moins en adéquation avec la renommée de la Tunisie. Trois pays nous ont posé un lapin : l'Egypte, le Maroc et l'Iran. Ces désistements sont dus essentiellement à la programmation défectueuse et boiteuse. Normalement, les rendez-vous et les accords avec nos adversaires auraient dû être finalisés depuis plus d'une année. Mais quand on se rabat au pied levé et à la dernière minute sur des pays non avisés longtemps à l'avance de nos intentions, il est normal qu'ils se dérobent au dernier moment. Autre remarque, je puis vous assurer que les 11 millions des Tunisiens connaissent déjà la formation rentrante. Alors pourquoi tant de tâtonnements et de perte de temps ? Meriah comme pivot, Nefkha excentré droit puis avançant d'un cran à la suite de la blessure de Issam Jemaâ ! Il faut qu'on sache une bonne fois pour toute que l'ère de participer pour la participation est à jamais révolue. Certes la volonté, l'esprit de groupe peuvent compenser ce manque de préparation, mais ce sont des facteurs susceptibles de tenir la route le temps d'un match ou deux pas plus... Notre groupe est très difficile, et l'entame contre le Sénégal conditionnera la suite de notre parcours. Faut-il rappeler que nous sommes détenteurs des deux trophées Africains au niveau des clubs et donc le passage au dernier carré est le minimum à attendre de nos représentants. Pour le podium, je pense qu'il sera comme suit : Ghana, Cameroun, Côte d'Ivoire, le quatrième larron sera une surprise...
Ezzeddine Khmila: « Automatismes pas au point » Etant en contact permanent avec si Hannachi, le préparateur physique de notre onze national, je puis vous affirmer que la préparation physique a été rondement menée. Elle a été digne d'un groupe du haut niveau. Mais le hic a été le planning concernant les matches amicaux seuls critères valables de nature à donner au staff une indication précise sur l'état des lieux du groupe. Avec seulement quatre confrontations amicales, les automatismes ne peuvent être huilés au quart de tour. Ce qui constitue à mon avis un handicap de taille pour les nôtres. J'aurais également souhaité rencontrer la Zambie en dernier recours. J'ai suivi la rencontre Maroc Angola et j'ai été ébahi par le niveau de jeu des Angolais qui sont de loin supérieurs aux Zambiens sur tous les plans. Je puis vous affirmer que les nôtres devront suer abondamment pour assurer déjà leur qualification au second tour. Passage qui n'est pas évident ou aisé comme se plaisent certains à l'imaginer. Mais si nous jouons sur notre valeur et à notre niveau, les perspectives ne peuvent être que prometteuses. Je vois au dernier carré : Ghana, Cameroun, Nigeria et Tunisie.
Tarek Thabet (SG) : « Eviter les calculs du dernier match » La préparation a été perturbée vers la fin par le désistement de l'Iran. Mais physiquement les joueurs sont au top quoique manquant de rythme. Pourvu que leur mental suive durant la compétition. Ils vont progresser au fil des matches et il faut positiver. J'espère que la cohésion entre les trois lignes se consolide davantage. Avec plus de confrontations amicales et surtout des adversaires de meilleur niveau, on aurait abordé ces joutes avec des arguments autrement plus sérieux. Mais les choses étant ce qu'elles sont, il faut composer avec et s'armer d'une volonté de fer, d'un surpassement hors du commun pour assurer une CAN digne de notre rang. Le match inaugural contre le Sénégal est d'une importance capitale. Il nous faut au moins arracher la parité devant eux. Car si par malheur ils nous battaient, ils auraient tendance lors de la dernière journée à lever le pied histoire de ménager leurs efforts et joueurs. Donc nous ne devons en aucun cas laisser nos chances tributaires d'autrui. Notre groupe est certes infernal, mais si nous négocions comme il se doit notre match d'ouverture, la suite du parcours ne peut que nous être favorable. Il est difficile pour un pays nord-africain de postuler à la plus haute marche du podium en Afrique. L'Egypte l'a fait quand même au Burkina Faso. C'est pour cette raison que je vois comme derniers postulants au titre : Ghana, Cameroun Tunisie et Côte d'Ivoire.