La promotion du discours religieux et plus particulièrement les prêches des imams prédicateurs à la prière de vendredi a été, hier, au centre d'une session de formation inter- régionale organisée à l'initiative du ministère des Affaires religieuses, à l'Institut supérieur de théologie de Tunis, au profit des imams prédicateurs de la région du Grand Tunis. Des sessions de formation inter -régionales similaires seront organisées à l'intention des imams prédicateurs des autres gouvernorats du pays, sur le même modèle, grâce à un CD relatif aux actes de cette première session comportant l'allocution d'ouverture du ministre des Affaires religieuses, M. Aboubaker Al Akhzouri, une conférence sur le sujet donnée par l'universitaire et communicateur connu , M.Belgacem Alioui, également chef de cabinet du ministre des Affaires religieuses et un prêche type en ce qui concerne l'énonciation et l'articulation des mots faite par l'imam prédicateur et communicateur connu, Ahmed Lâamouri. Agir sur les esprits Dans son allocution d'ouverture, le ministre a indiqué que cette action entre dans le cadre de la concrétisation des directives présidentielles, dans ce sens, afin d'adapter le discours religieux à l'évolution sociale, en faire un moteur du progrès et renforcer son impact sur les fidèles, en développant le pouvoir persuasif des imams prédicateurs et leurs capacités opérationnelles de transmission et d'argumentation, sur le plan technique et scientifique. D'autant qu'en Tunisie, comme l'a affirmé le conférencier, les prêches de vendredi sont élaborées de bout en bout par les imams prédicateurs eux-mêmes et laissés totalement à leur initiative. Pour le ministre, comme pour le conférencier et les nombreux autres participants qui sont intervenus dans le débat, l'impact du discours religieux ne doit pas se limiter aux sentiments, mais doit aussi parvenir aux esprits et contribuer à les former et à les éclairer. Or, sur ce point, tous les orateurs ont convenu que l'Islam a, justement, le mérite d'être une religion qui se préoccupe d'assurer le bonheur total de l'homme au cours de sa vie sur terre et dans l'au-delà, sans distinction, de sorte que, dans l'Islam, le temporel et le spirituel sont intimement liés, ce qui laisse à l'homme de religion un vaste champ d'intervention pour apporter sa contribution à l'amélioration de la condition terrestre de l'homme, conformément aux principes généraux de la religion. Tous les domaines de la vie et de l'activité humaine peuvent, ainsi, faire l'objet des prêches religieux de vendredi. Un participant a, même, estimé que le Message islamique s'intéresse à hauteur de 90% aux problèmes terrestres, contre 10% aux questions spirituelles transcendantales, et incite constamment l'homme à penser par lui-même, à méditer et à réfléchir sur tout , sans exception, y compris les choses divines.
Nécessite d'une formation scientifique approfondie C'est, dans cette optique, que, se référant au texte coranique, M.Belgacem Alioui a plaidé pour des prêches constructifs et positifs qui suscitent l'espoir et incitent au travail au service de la réalisation du bien être des peuples islamiques et de l'humanité, tout entière, critiquant les contenus et les procédés oratoires alarmistes et apocalyptiques qui stigmatisent et démoralisent. S'agissant des aspects techniques de la transmission du message islamique, à travers les prêches du vendredi, l'accent a été mis, à ce propos, sur l'importance exceptionnelle prêtée, depuis les époques préislamiques, aux enjolivements et aux procédés stylistiques en matière de discours, en général, dans la civilisation arabe, pour rendre le discours percutant. Le Coran se prévaut, d'ailleurs, d'être un exemple inimitable, dans ce domaine, et défie les hommes d'en produire, de pareil, ne fut-ce qu'un seul verset. Mais, la formation scientifique approfondie est, tout aussi, indispensable à l'imam prédicateur pour avoir le bagage et les connaissances religieuses nécessaires à l'accomplissement de son travail, dans les meilleurs conditions, suivant l'approche malékite prévalant, en Tunisie, et considérée, à juste titre, comme un des principaux ciments de la cohésion du peuple tunisien, mais aussi et surtout, en conformité avec les préceptes impérissables de l'Islam éclairé et véritable dont se réclame la Tunisie, et qui prône la tolérance, la modération, la juste mesure et le refus de l'excès, sous toute ses formes.