Le Temps-Agences - Des soldats somaliens et éthiopiens ont été attaqués hier sur un marché populeux de Mogadiscio et quatre personnes ont été tuées dans l'accrochage, ont rapporté témoins et responsables. Cette fusillade, qui fait suite à des tirs de mortier contre le palais présidentiel avant-hier soir, s'inscrit dans une guérilla visant les forces somalo-éthiopiennes qui ont chassé les milices islamistes de Mogadiscio il y a trois semaines. Des civils pris dans les incidents ont rapporté qu'un homme avait ouvert le feu avec un fusil AK-47 sur un convoi éthiopien sur le marché au bétail qui se tenait dans le nord de la ville, provoquant une intense fusillade. Les Ethiopiens ont riposté par des tirs en l'air au moyen d'un canon antiaérien, des passants pris de panique se sont enfuis et un char a écrasé un minibus dans la mêlée générale, ont-ils ajouté. A l'hôpital Medina de Mogadiscio, une femme blessée par balle a déclaré qu'un seul homme avait ouvert le feu sur le convoi éthiopien et que celui-ci avait riposté. Les témoins ont déclaré à Reuters que quatre personnes avaient été tuées et une dizaine d'autres blessées, en précisant que la plupart des victimes étaient des civils. On ignore si l'assaillant a été tué. Le porte-parole du gouvernement, Abdirahman Dinari, a dit pour sa part qu'il avait connaissance de deux morts seulement et que l'incident avait éclaté alors que les forces gouvernementales poursuivaient les auteurs de l'attaque au mortier de vendredi contre le palais, appelé Villa Somalia. Le conseil de paix et de sécurité de l'UA a approuvé avant-hier soir, peu avant l'attaque contre la Villa Somalia, l'envoi de 7.650 hommes pour une durée de six mois dans le pays. Cinq obus de mortier se sont abattus sur le palais présidentiel et des fusillades ont retenti par la suite dans le quartier. Le président Abdullah Yusuf, qui s'est installé au palais après l'éviction des islamistes qui tenaient la ville depuis six mois, se trouvait à l'intérieur mais n'a pas été blessé, a-t-on rapporté de source gouvernementale.
Un des principaux chefs de guerre se rallie au gouvernement Le dernier des grands seigneurs de la guerre somaliens a remis son armement lourd au gouvernement et a démobilisé ses hommes hier. Mohamed Dheere, a remis au chef de l'armée gouvernementale 23 "technicals", ces véhicules tout-terrain équipés de mitrailleuses et autres armes lourdes, et ordonné à 220 de ses miliciens de se rendre à la caserne gouvernementale pour intégration dans les forces régulières. Une cérémonie a marqué ce ralliement important pour la stabilité du gouvernement de transition, dans le bastion de Dheere, à Jowhar, 90 km au nord de Mogadiscio, a précisé le porte-parole gouvernemental Abdirahman Dinari. Avant-hier matin, un homme affirmant être le nouveau porte-parole de l'Union des tribunaux islamiques, Cheikh Mustafa, avait déclaré à l'Associated Press que la guérilla islamiste contre les forces éthiopiennes se poursuivrait: "nous n'accepterons jamais (leur) présence dans le pays. L'Ethiopie doit retirer ses troupes", a-t-il déclaré.